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Deepfake : un employé à Hong-Kong verse 25 millions de dollars à des escrocs

Selon la police hong-kongaise le 4 février, une multinationale a été escroquée de 25 millions de dollars. Pensant assister à une visio-conférence avec des collègues, un employé a réalisé des versements vers cinq comptes différents. Les fraudeurs ont utilisé la technologie du «deepfake» pour avoir l'apparence et la voix de ses supérieurs.

Si des personnes doutaient encore des conséquences négatives de l'intelligence artificielle, en voici un exemple pour le moins cocasse. Une multinationale basée à Hong Kong a été escroquée de plus de 25 millions de dollars, a rapporté la police hong-kongaise le 4 février, citée par la chaîne RTHK.

Pensant assister à une banale visio-conférence, par le biais d'une invitation par email reçue depuis l'adresse électronique de son directeur basé au Royaume-Uni, un salarié d'une entreprise a versé plus de 200 millions de dollars de Hong Kong, soit 25 millions de dollars, à des escrocs qui ont utilisé la technologie du «deepfake».

Cette technologie apparue dans les années 2010 et peu à peu perfectionnée rassemble des réseaux de neurones pour analyser et reproduire des modèles de comportement humain. Ainsi, en utilisant cette méthode, les escrocs ont pu prendre l'apparence des collègues de l'employé de la multinationale. 

Des fraudeurs professionnels 

Les fraudeurs ont en effet téléchargé durant des mois des vidéos des différents salariés de l'entreprise, pour ensuite, à l'aide de l'intelligence artificielle, pouvoir leur faire dire ce qu'ils souhaitaient. 

Pensant donc assister à une vraie réunion, le salarié a effectué plusieurs versements d'un montant total de 25 millions de dollars sur cinq comptes différents. Une fois la visio-conférence terminée, il a appelé ses collègues et s'est rendu compte de la supercherie. «Durant cette vidéoconférence à plusieurs personnes, il s'est avéré que toutes les personnes à part lui étaient fausses, mais semblaient plus vraies que nature», a déclaré un haut responsable de la police, Chan Shun-ching, à la chaîne publique RTHK. «Ils semblaient tous réels», s'est défendu l'employé.

Ce n'est pas la première fois que l'intelligence artificielle est utilisée pour escroquer des entreprises. Selon un article du Wall Street Journal datant d'août 2019, la même année le directeur d'une entreprise britannique filiale d'un groupe allemand a versé plus de 220 000 euros en Hongrie après un appel de son patron. Au téléphone, un escroc avait recouru à l'intelligence artificielle pour reproduire la même voix.