«Cibler le Hachd al-Chaabi, c'est jouer avec le feu», a prévenu le chef du Hachd al-Chaabi, Faleh al-Fayyad, durant les funérailles de combattants tués l’avant-veille dans des frappes américaines.
«Nous exhortons le Premier ministre à faire tout ce qui est en son pouvoir pour défendre la souveraineté et la dignité de l'Irak. Cela ne se fera pas sans le départ de ces forces du territoire irakien, sans purifier le territoire irakien de toute présence étrangère», a asséné Fayyad, en allusion à la coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington.
Quelque 2 500 soldats américains sont déployés en Irak et 900 illégalement en Syrie voisine dans le cadre de la coalition créée en 2014 pour combattre le groupe jihadiste État islamique (EI).
Le 2 février, les États-Unis ont mené des frappes en Syrie et en Irak contre des cibles des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, en représailles à une attaque le 28 janvier qui a tué trois soldats américains en Jordanie, près des frontières irakienne et syrienne.
«Ils ont ciblé des locaux administratifs, un hôpital (du Hachd), ils ont visé des forces chargées de protéger les frontières», a lancé Fayyad.
Les bombardements en Irak, dans des zones à la frontière avec la Syrie, ont tué 16 combattants du Hachd al-Chaabi, coalition d'anciens paramilitaires enrôlés dans les forces irakiennes, selon le groupe.
Dans un contexte de fortes tensions régionales attisées par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a déjà initié avec Washington des discussions sur l'avenir de la coalition en vue d'obtenir un calendrier qui permettrait un retrait progressif.
Si l'EI a été mis en déroute, la coalition assure que ses conseillers militaires en Irak seront là uniquement pour fournir formations et conseils aux forces irakiennes afin d'empêcher une résurgence de l'EI.
Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé des positions américaines en Irak et en Syrie. La plupart ont été revendiquées par une nébuleuse de groupes armés pro-Iran appelée la «Résistance islamique en Irak».