Russie

Pour Peskov, Zelensky «a très envie de ressembler à Vladimir Poutine»

Interrogé le 23 janvier sur les récentes réclamations de Volodymyr Zelensky, au sujet de la préservation de «l'identité nationale des Ukrainiens vivant en Russie», le porte-parole du Kremlin a estimé qu'elles pourraient être motivées par une volonté du président ukrainien de cacher ses propres difficultés et «regagner le soutien» du peuple.

«C'est une tentative de dissimuler les problèmes accumulés par le régime de Kiev, Zelensky a vraiment de gros problèmes», a estimé le 23 janvier Dmitri Peskov au micro du journaliste de Rossia 1 Pavel Zaroubine, qui a diffusé cette séquence sur sa chaîne Telegram. «L'inconsistance de ces déclarations saute aux yeux», a poursuivi le porte-parole du Kremlin, interrogé sur l'origine de récentes réclamations du président Zelensky.

La veille, dans un message vidéo, Volodymyr Zelensky avait déclaré avoir signé un décret demandant l'élaboration d'un «plan d'action» visant à «conserver l'identité nationale des Ukrainiens» dans la Fédération de Russie, notamment dans les territoires qu'ils ont «historiquement» peuplés. Et le décret, publié sur le site de la présidence ukrainienne, de citer les zones du Kouban, de Starodoub, du nord et de l'est de l'Ukraine slobodienne, correspondant aux régions russes actuelles de Krasnodar, Belgorod, Briansk, Voronej, Koursk et Rostov-sur-le-Don.

Le texte prévoit également de se pencher sur de supposés «crimes» qui auraient été commis contre les Ukrainiens vivant ou ayant vécu sur ces territoires, en particulier la «russification forcée» et les «répressions et déportations politiques». En outre est évoquée la création d'un centre d'étude de ces questions.

«Il va donc bientôt annexer le Canada...»

«Un toxicomane ukrainien de haut rang a choisi de verser dans la propagande, suite à ses échecs sur le front», avait réagi dans la foulée Dmitri Medvedev sur sa chaîne Telegram, fustigeant des «revendications territoriales contre la Russie». «Il va donc bientôt annexer le Canada...», avait raillé l’ancien président russe, en référence à la forte diaspora ukrainienne qui réside dans ce pays d’Amérique du Nord.

«Il essaie ainsi de renouer avec la situation où il se faisait donner des quantités illimitées d'argent, mais cela n'arrivera plus», a déclaré Dmitri Peskov. En outre, celui-ci a ajouté que Volodymyr Zelensky avait «très envie de ressembler au président Poutine», c'est-à-dire de s'assurer comme lui un «soutien massif» de son peuple. Mais «ce n'est pas le cas», a-t-il objecté. Toujours selon le porte-parole du Kremlin, «en Ukraine, de plus en plus de gens commencent à s'interroger sur le bien-fondé des actions de Kiev en poursuivant ce bain de sang insensé».

Face à l’offensive russe, Kiev maintient une ligne intransigeante, ne cessant d’ajouter des conditions à une éventuelle acceptation de pourparlers de paix. En prime de la «libération complète» du pays et la «restauration de ses frontières de 1991», déjà exigée dans la «formule Zelensky» promue par Kiev et ses alliés occidentaux, le vice-ministre ukrainien de la Défense Ivan Gavrilyuk a déclaré le 18 janvier au journal Der Tagesspiegel que tout accord de paix avec la Russie devrait «inclure la renonciation par Moscou à son arsenal nucléaire, parce qu'il pose une menace au monde».

En octobre 2022, Volodymyr Zelensky avait signé un décret interdisant toute négociation de paix avec Vladimir Poutine.