La France «n'a pas de "mercenaires" ni en Ukraine ni ailleurs, contrairement à d'autres», a affirmé ce 18 janvier le ministère français des Affaires étrangères. «Il s'agit d'une nouvelle manipulation grossière russe. Il ne faut pas lui donner plus d'importance qu'aux précédentes et qu'aux suivantes qui ne manqueront pas d'arriver», a ajouté le Quai d’Orsay.
«Dans la soirée du 16 janvier, les forces armées russes ont effectué une frappe de précision sur un point de déploiement temporaire de combattants étrangers à Kharkov, dont le noyau était constitué de mercenaires français», avait indiqué le ministère russe de la Défense sur sa chaîne Telegram.
«La frappe a complètement détruit le bâtiment où étaient stationnés les mercenaires» et fait «plus de 60 morts et 20 blessés», toujours selon l’armée russe.
«En principe, la France ne fera pas de déclaration car le mercenariat est interdit», a réagi le 17 janvier au soir, sur RT, le géopolitologue Xavier Moreau, fondateur du think tank Stratpol et présentateur de l’émission «L’échiquier mondial» sur RT en français.
L’ambassadeur de France convoqué
«Cela dit, les Français sont très peu représentés», a-t-il ajouté, estimant à «quelques dizaines, peut-être une centaine» les volontaires français présents en Ukraine, bien moins nombreux que les Polonais ou les Anglo-Saxons.
Un avis, sur la proportion de potentiels combattants français, partagé par Christelle Néant. La rédactrice en chef du site Donbass Insider estime par ailleurs que les chancelleries occidentales «ferment les yeux tacitement» sur la présence de mercenaires.
Le blogueur Xavier Tytelman, lié aux volontaires français en Ukraine, a quant à lui nié sur LCI que plusieurs d'entre eux avaient été tués : «Sur les cinq groupes de Français qui sont dans la zone et que j’ai contactés, il n’y a aucun blessé, aucun mort [...] il n’y a pas eu de Français tués hier.»
L'ambassadeur de France en Russie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères après la destruction d'un point de déploiement de combattants étrangers à Kharkov, parmi lesquels se trouvaient des Français, a déclaré ce 18 janvier à RIA Novosti la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Macron veut livrer 40 missiles Scalp à Kiev
L’annonce de cette frappe intervient après celle d'Emmanuel Macron le 16 janvier que la France allait livrer à Kiev 40 missiles à longue portée Scalp supplémentaires et «des centaines de bombes».
Il a aussi indiqué que la France était «en train de finaliser un accord» de sécurité avec Kiev du type de celui conclu le 12 janvier entre le Royaume-Uni et l'Ukraine sur dix ans, qu'il annoncera lors de sa visite sur place en février. Aussi a-t-il déclaré qu’il ne fallait pas «laisser la Russie gagner».
La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a rétorqué le 17 janvier que la victoire de la Russie en Ukraine ne dépendait pas de «l'autorisation» d’Emmanuel Macron.