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Zelensky a rejeté un accord de paix bénéfique avec la Russie, selon son ancien conseiller Oleksiy Arestovytch

L'Ukraine a laissé passer la chance de faire la paix lors des négociations d'Istanbul en mars 2022. Kiev risque à présent de faire face à une guerre qui pourrait durer jusqu'à 15 ans, a déclaré l'ancien conseiller du président ukrainien, Oleksiy Arestovytch.

L’Ukraine a eu la chance de faire la paix lors des négociations d’Istanbul en mars 2022, mais quelque chose ou quelqu’un a fait changer l’opinion du président Volodymyr Zelensky, selon une interview de son ancien conseiller de 2019 à 2022, Oleksiy Arestovytch, publiée le 14 janvier.

Freddie Sayers, rédacteur en chef du média britannique UnHerd, a interviewé Arestovytch près d’un an après que le meilleur stratège politique ukrainien a quitté le service de Zelensky. Il a, depuis lors, déménagé aux États-Unis, affirmant que Kiev voulait l’arrêter sur la base d’accusations politiquement forgées de toutes pièces.

«J’ai participé au processus d’Istanbul, et c’était l’accord le plus profitable que nous aurions pu conclure», a déclaré Arestovytch à Sayers. La délégation ukrainienne «a ouvert la bouteille de champagne» à son retour à Kiev, estimant que l’accord était conclu, a-t-il même ajouté.

Une rencontre entre Zelensky et Poutine annulée, selon Arestovytch

Les protocoles pour une rencontre directe entre Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine étaient «préparés à 90 %», selon Arestovytch, lorsque le président ukrainien a annulé les pourparlers.

Son refus de l’accord a été principalement attribué au «massacre de Boutcha», dont l’Ukraine a accusé la Russie, mais Arestovytch a déclaré qu’il n’en était pas certain. Quelque chose a «absolument» changé l’esprit de Zelensky et «les historiens devront trouver une réponse à ce qui s’est passé», a déclaré Arestovytch.

«Beaucoup disent que c’est le Premier ministre Boris Johnson, qui est venu à Kiev et a mis fin aux négociations avec la Russie. Je ne sais pas exactement si c’est vrai ou faux. Il est venu à Kiev, mais personne ne sait de quoi ils ont parlé sauf, je pense, Zelensky et Boris Johnson lui-même», a-t-il déclaré à UnHerd.

«Continuons à nous battre»

Le rôle de Johnson dans le sabotage des pourparlers de paix d’Istanbul a été rapporté dès mai 2022 par le média Oukraïnskaïa Pravda. Selon le journal, il est venu à Kiev avec «deux messages simples» affirmant que le président russe Vladimir Poutine était «un criminel de guerre» avec qui il ne fallait pas négocier, et que même si l’Ukraine était prête à signer une sorte d’accord avec la Russie, l’Occident ne l’était pas.

David Arakhamia, le chef du parti de Zelensky au Parlement ukrainien, a évoqué cette visite dans une interview de novembre 2023, reformulant le message de Johnson comme une adresse aux Ukrainiens en ce sens : «Continuons à nous battre».

L’ex-Premier ministre britannique a finalement commenté l’affaire la semaine dernière, déclarant qu’il avait tout simplement dit à Zelensky que le Royaume-Uni soutiendrait «à mille pour cent» l’Ukraine et que tout accord potentiel avec la Russie serait «assez sordide». Il a cependant insisté sur le fait qu’il n’avait «ordonné» à personne de faire quoi que ce soit.

Selon Arestovytch, le conflit a maintenant dépassé la cadre de la Russie et de l’Ukraine, opposant l’Occident collectif au «Sud global».

«Nous devons négocier un tout nouveau système de sécurité pour l’Europe, en tenant compte de tous les aspects de ce problème», a-t-il déclaré à UnHerd, ajoutant que l’OTAN devrait discuter avec la Russie «de ce qu’il faudrait faire afin de garantir le non-recours à la force militaire en Europe pour résoudre les problèmes politiques».

«Je devrais peut-être ajouter que je suis absolument pessimiste quant à la possibilité que cela se produise. Je pense que nous risquons dix à 15 ans de guerre en Europe», a déclaré Arestovytch.