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Ukraine : emprisonné à Kiev et «torturé» selon sa famille, le journaliste américain Gonzalo Lira est décédé

Les proches du journaliste américain Gonzalo Lira, incarcéré en Ukraine, ont imputé sa mort à Washington et à Kiev, accusant les autorités ukrainiennes de l'avoir torturé. Son décès a été confirmé par le Département d'Etat à l'agence TASS.

Le blogueur américano-chilien Gonzalo Lira est décédé dans une prison ukrainienne, a annoncé sa famille le 12 janvier. L'information a été confirmée par le Département d'Etat américain à l'agence TASS.

Lira, mort à l’âge de 55 ans, vivait à Kharkov et tenait un blog sous le pseudo « CoachRedPill », avant de se mettre à publier des commentaires sur YouTube à la suite du conflit avec la Russie en février 2022. Il avait été arrêté par le Service de sécurité de l’Ukraine en mai dernier et accusé d’avoir «décrédibilisé» les dirigeants et les militaires ukrainiens.

«Je ne peux pas accepter la façon dont mon fils est décédé. Il a subi des tortures, des extorsions, a été mis au secret pendant 8 mois et 11 jours, et l’ambassade des États-Unis n’a rien fait pour l’aider. La responsabilité de cette tragédie incombe au dictateur Zelensky avec l’aval du président américain sénile Joe Biden», a écrit son père dans une note publiée par The Grayzone.

L'administration Biden a «soutenu son emprisonnement et sa torture», selon Tucker Carlson

Le père de Gonzalo Lira a également contacté sur X Tucker Carlson, confirmant la mort de son fils détenu par l’Ukraine. Il avait parlé de l’affaire à Carlson au début du mois de décembre.

«Gonzalo Lira était un citoyen américain, mais l’administration Biden a clairement soutenu son emprisonnement et sa torture», a fustigé Tucker Carlson sur X le 12 janvier.

Donald Trump Jr., l'un des fils de l'ancien président américain, s'est lui aussi ému sur X : «donc nous permettons maintenant à nos assistés sociaux étrangers comme Zelinsky d'assassiner nos citoyens et nos journalistes ??? J'attendrais l'indignation de nos médias, mais je sais qu'elle ne viendra pas».

La Russie dénonce la «logique criminelle» de Kiev

Présentant ses condoléances à la famille du défunt, la représentation permanente de Russie à l'ONU a déclaré le 13 janvier sur Telegram être convaincue «que le régime de Kiev est derrière ce crime», dénonçant un pouvoir «qui cherche à détruire ceux qui ne sont pas d'accord avec sa logique criminelle».

«Nous ne sommes pas non plus surpris que les États-Unis n’aient fait aucun effort pour libérer leurs citoyens. De plus, nous sommes sûrs que ces "champions de la liberté d’expression qui pratiquent deux poids, deux mesures" tenteront de faire taire la mort du journaliste», a-t-elle encore ajouté.

Lira avait donné des signes de vie de la prison fin juillet avec une série de posts publiés sur X (ancien Twitter) révélant des tortures qu’il avait subies en prison et des tentatives des services de sécurité ukrainiens de lui extorquer de l’argent. Il a dit qu’il avait essayé de fuir en Hongrie et de demander l’asile. «Soit je traverse la frontière et je me mets en sécurité, soit le régime de Kiev m’achève,» avait-il écrit dans son dernier message public.

Deux jours plus tard, une source a confirmé à RT International que Lira avait été capturé et incarcéré par les autorités ukrainiennes.

Selon un message manuscrit que la sœur de Lira a reçu le 4 janvier et qui a été transmis à The Grayzone par son père, Gonzalo Lira avait de graves problèmes de santé causés par une pneumonie et un affaiblissement pulmonaire qui se sont manifestés mi-octobre. Les autorités pénitentiaires ukrainiennes ont reconnu le problème seulement le 22 décembre et ont déclaré qu’il serait opéré.

Après l’apparition du père dans l’émission de Carlson, Elon Musk, propriétaire de X, s’est personnellement renseigné sur le cas de Lira auprès du président américain Joe Biden et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, apparemment sans effet.

Lira détenait les passeports américain et chilien. Selon son compte twitter en juillet dernier, l’ambassade du Chili à Kiev avait au moins essayé de l’aider. Lira pensait que Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État américain par intérim, le détestait personnellement.