Euromaïdan a commencé le 21 novembre 2013 et s’est transformé en une soi-disant «Révolution de la Dignité» qui a fait plus de 8 000 morts, dont 2 500 civils. Les leaders d’Euromaïdan avaient promis que le changement de gouvernement rapprocherait l’Ukraine de l’Europe. Mais malgré le départ précipité du président Viktor Ianoukovitch, les dirigeants de cette révolution ne semblent pas être parvenus à matérialiser leurs promesses.
Un sondage récent a montré que 72% des Ukrainiens n’étaient pas satisfaits de la situation actuelle du pays. Leur mécontentement se base sur des éléments évidents. D’après le Fonds monétaire international (FMI), la dette extérieure de l’Ukraine atteint aujourd’hui 71% du PIB et l’inflation, 47%.
«Il y a deux ans, beaucoup de gens étaient très optimistes. Pour eux, Maïdan signifiait rompre avec le passé pour un futur radieux. Malheureusement, pour la majorité de la population, cet avenir radieux n’est pas advenu. Le problème majeur, c’est la corruption, trop peu de choses ont été faites. L’Ukraine fait peu de progrès : elle a un différend avec la Russie portant sur des euro-obligations d’une valeur de trois milliards de dollars et l’on sait que l’Ukraine n’a pas vraiment les moyens de s’en acquitter, c’est pourquoi on peut dire que d’une certaine manière, l’Ukraine est en faillite», analyse Martin Mccauley.
Preuve de l’irritation de la population devant tant de problèmes. Le président Porochenko, qui est pourtant le produit de Maïdan, a été chahuté lors de la cérémonie de commémoration de l’Euromaïdan dans le centre de Kiev.