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Gaza : la guerre peut durer de «nombreux mois», selon Tsahal

L'armée israélienne multiplie, ce 27 décembre, les frappes sur la bande de Gaza dans le cadre de son opération contre le Hamas qui pourrait, selon elle, durer encore de «nombreux mois» en dépit des vives préoccupations humanitaires.

Les forces israéliennes «combattent à Khan Younès» (sud) et «étendent» leurs opérations dans des camps du centre, a indiqué le 26 décembre au soir le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari. Selon lui, la guerre pourrait durer de «nombreux mois».

L'armée a lancé un ordre d'évacuation aux habitants du camp d'al-Bureij (centre) et de ses alentours. Certains avaient déjà fui jusqu'à Rafah, où ils sont arrivés avec leurs bagages empilés sur le toit de leurs voitures, selon l'AFP.

Plus de 240 personnes ont été tuées lors des 24 dernières heures, a indiqué le 26 décembre le ministère de la Santé du Hamas. Des corps de Palestiniens ont été transportés dans un camion vers une fosse commune à Rafah où ils ont été enterrés. 

«Nous avons reçu un conteneur contenant un grand nombre de martyrs. Certains étaient des corps complets, tandis que pour d'autres, c'étaient des restes humains», a déploré Marwan al-Hams, chef du comité d'urgence sanitaire à Rafah.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est à nouveau dit «profondément inquiet des bombardements israéliens continus sur le centre de Gaza» et a appelé à faire la distinction entre civils et combattants.

Netanyahou annonce l'intensification les combats

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait annoncé plus tôt cette semaine une «intensification» des combats sur Gaza, où les télécommunications étaient encore coupées tôt ce 27 décembre.

«Nous disons aux terroristes du Hamas : nous vous voyons, nous viendrons à vous [...] nous allons intensifier les combats dans le sud de Gaza et ailleurs», a-t-il déclaré par la suite lors d'une visite à l'Agence spatiale israélienne.

Malgré cette «intensification» des combats, le conflit à Gaza pourrait se prolonger pendant des mois, a prévenu le 26 décembre le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi. «Les objectifs de cette guerre ne sont pas faciles à atteindre», a-t-il souligné.

Israël a juré de détruire le Hamas après l'attaque du 7 octobre de commandos infiltrés depuis Gaza, qui a fait environ 1 140 morts, pour la plupart des civils, selon Israël. Environ 250 personnes ont été enlevées, dont 129 restent détenues à Gaza, selon cette source.

Les opérations militaires israéliennes de représailles dans la bande de Gaza ont fait 20 915 morts et 54 918 blessées, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon l'ONU, 85% des 2,4 millions habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre, et la situation humanitaire dans le territoire demeure critique avec la famine qui menace et la plupart des hôpitaux hors service.

Diplomatie de l'aide

Après l'adoption la semaine dernière d'une résolution du Conseil de sécurité exigeant l'acheminement «à grande échelle» de l'aide, l'ONU a nommé le 26 décembre une ministre néerlandaise sortante, Sigrid Kaag, comme coordinatrice pour l'aide humanitaire à Gaza.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué avoir reçu le 26 décembre 41 camions d'aide humanitaire et sept nouvelles ambulances via le poste-frontière de Rafah, ce qui reste bien en deçà des besoins, selon l'Organisation mondiale de la santé.

La France s'est dite le 26 décembre «gravement préoccupée» par l'intensification et la prolongation des combats et a appelé «avec force» à «une trêve immédiate conduisant à un cessez-le-feu».

L'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'est entretenu avec le président américain Joe Biden de la situation. Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires «pour apaiser la situation et arriver à un cessez-le-feu permanent», a affirmé la diplomatie qatarie dans un communiqué. 

À Washington, la Maison Blanche a évoqué des discussions pour la «libération» des otages détenus par le Hamas, y compris de «citoyens américains», et pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer s'est entretenu avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de la libération d'otages, d'une «différente phase» de la guerre, plus ciblée contre des chefs du Hamas, et du déploiement de l'aide à Gaza.

Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens, et l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide.

Mais les efforts des médiateurs, surtout égyptiens et qataris, n'ont jusque-là pas permis de parvenir à une nouvelle pause humanitaire.

Craintes de régionalisation

Les craintes d'une extension du conflit s'accentuent, notamment sous l'action de groupes proches de l'Iran comme le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen, Téhéran soutenant le Hamas.

En Cisjordanie occupée, un raid israélien tôt ce 27 décembre a fait six morts et de nombreux blessés dans le secteur de Tulkarem, selon le ministère palestinien de la Santé.