Alors que les Etats-Unis avaient annoncé la création de la force maritime internationale «Prosperity Guardian» le 18 décembre dernier pour lutter contre les attaques en Mer Rouge, deux nouveaux cargos ont été pris pour cible le 23 décembre.
En effet, selon le commandement central américain au Moyen-Orient (Centcom), un pétrolier gabonais battant pavillon indien, le MV Saibaba «a signalé qu'il avait été touché par un drone d'attaque à sens unique, sans faire de blessés». Le même jour, un autre pétrolier, le MV Blaamanen, battant pavillon norvégien, a également été visé par un drone houthi sans faire de blessés ni dégâts.
Washington a également annoncé avoir «abattu quatre drones aériens sans pilote en provenance des zones contrôlées par les Houthis au Yémen» le 23 décembre. Au total, selon le Centcom, les dernières agressions en mer rouge représentent «les 14e et 15e attaques contre des navires commerciaux par des militants houthis depuis le 17 octobre».
L'armée américaine a aussi indiqué qu'un navire chimiquier avait été touché le 24 décembre au large de l'Inde, accusant «un drone d'attaque tiré depuis l'Iran». L'information n'a pas encore été confirmée.
La coalition «Prosperity Guardian» bat déjà de l'aile
Malgré la création de la coalition «Prosperity Guardian» et son élargissement à 10 nouveaux membres, atteignant maintenant les 20 participants, certains pays refusent toujours d'être sous commandement américain. Dès le départ, ni l'Egypte ni l'Arabie saoudite n'ont daigné participé à cette opération.
Un communiqué du ministère français des Armées publié le 19 décembre précisait que la France, et sa frégate Languedoc, resterait sous «commandement national» pour garantir sa liberté d'action. L'Italie en a fait de même, elle qui dispose également dans la zone d'une frégate. L'Espagne, après avoir accepté, a finalement répondu qu'elle ne participerait qu'à une opération sous mandat de l'OTAN ou de l'UE.
Les Pays-Bas et la Norvège ne feront quant à eux que de la figuration, n'envoyant respectivement que deux et onze officiers d'état-major... sans navires. Et l'Australie, pourtant fidèle alliée de Washington, a quant à elle refusé la demande américaine de déployer un navire de guerre.
Les Américains ne pourront en pratique compter principalement que sur un destroyer britannique et une frégate grecque.
Les Houthis refusent l'«intimidation»
De leur côté, les rebelles yéménites ont organisé une manifestation monstre dans la capitale Sanaa le 22 décembre avec le slogan «la coalition pour protéger les navires israéliens ne nous intimide pas».
L’Iran a rejeté le 23 décembre les accusations des États-Unis sur son implication dans des attaques récentes menées par des rebelles houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge. «La résistance (groupes armés en lutte contre Israël, NDLR), dispose de ses propres forces et agit en fonction de ses propre décisions et capacités», a déclaré le 23 décembre le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri, à l'agence locale Mehr.
Néanmoins, le même jour un cadre des Gardiens de la Révolution iraniens, Mohammad Reza Naqdi, a estimé que «les États-Unis et leurs alliés devaient s'attendre à la naissance de nouvelles forces de résistance et à la fermeture du reste des voies navigables», selon le média iranien Tasnim, précisant que le détroit de Gibraltar ainsi que la mer Méditerranée pourraient être impactés.
Environ 20 000 navires transitent chaque année via le canal de Suez et la mer Rouge, ce qui représente environ 40% du commerce maritime mondial.