La Russie a appelé ce 13 décembre à éviter une sortie «chaotique» des énergies fossiles, tout en saluant la nature de «compromis» de l'accord adopté à la COP28 de Dubaï. «Nous avons, à chaque occasion, souligné les conséquences d'une sortie chaotique et sans le soutien de la science, du charbon, du pétrole et du gaz», a déclaré le chef de la délégation russe, Rouslan Edelgueriev, cité par l'agence de presse TASS.
«Le document final appelle à contribuer aux efforts mondiaux pour se passer des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, mais, et c'est important, via une transition juste, ordonnée et en tenant compte des diverses situations nationales», a-t-il ajouté.
Le texte adopté le 13 décembre – et dont chaque mot a été âprement négocié – stipule en effet une telle transition «hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques», d'une manière «juste, ordonnée et équitable». Il ambitionne d'accélérer «l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques».
«Les formulations finales ne satisfont probablement pas tout le monde, mais cela ne fait que confirmer le caractère de compromis de l'accord», a poursuivi Rouslan Edelgueriev.
La Russie s'oppose aux mesures unilatérales
«Nous sommes parvenus à un ensemble équilibré de recommandations qui représentent des mesures réalisables, abordables et efficaces», a également déclaré le chef du Service fédéral russe d'hydrométéorologie et de surveillance de l’environnement (Rosgydromet), Igor Choumakov, s'exprimant au nom de la délégation russe lors de la dernière réunion plénière de la COP28.
Reste que la délégation russe s'oppose, selon des propos relevés par TASS, à l'introduction de mesures unilatérales qui affectent négativement le développement durable des pays. Choumakov a souligné que les objectifs climatiques mondiaux ne peuvent être atteints sans la coopération internationale, le maintien du libre-échange et des flux financiers, ainsi que le transfert de technologies.
«Les questions climatiques continuent d'être l'un des rares agendas qui unissent le monde entier pour le bien de notre avenir», a souligné Choumakov, également cité par TASS. Selon lui, la communauté internationale doit surmonter ses divergences et unir ses forces afin d’atteindre les objectifs de l'accord de Paris, qui avait évoqué une transition et non un abandon des énergies fossiles.