Alors que l'écrasante majorité de l'Assemblée générale de l'ONU a voté en faveur d'un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza le 12 décembre, les États-Unis se sont obstinés en rejetant ce nouveau texte.
Lors de ce vote, 153 pays ont ainsi appelé à mettre fin aux hostilités dans l'enclave gazaouie, et ce, alors que les affrontements perdurent et que le décompte des victimes ne cesse d'augmenter. Outre l'appel à un cessez-le-feu, la résolution onusienne exigeait la «libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie de l'accès humanitaire».
Malgré sa majorité écrasante, ce texte n'a pas de valeur contraignante en soi, mais il vise néanmoins à faire pression sur les autorités israéliennes et leurs alliés.
En effet, seuls dix pays ont rejeté cette résolution, parmi lesquels on retrouve donc les États-Unis et Israël, mais aussi la République tchèque, l'Autriche, le Liberia, le Guatemala, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay, la Micronésie et l'État insulaire de Nauru. Par ailleurs, 23 pays se sont abstenus lors du vote, à l'instar notamment de l'Ukraine, du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Allemagne. La France, elle, a voté pour.
Biden critique à l'égard du gouvernement de Netanyahou
Le 8 décembre, les Américains avaient déjà bloqué par leur seul veto une résolution du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu à Gaza. Un vote qui faisait suite à la saisie de l'organe suprême de l'ONU par son secrétaire général Antonio Guterres, deux jours plus tôt, via le déclenchement de l'article 99. Il s'agissait alors d'une première depuis 1971.
Même si au sein des instances internationales, Washington soutient de manière inconditionnelle l'État hébreu, Joe Biden a infléchi son discours.
Le 12 décembre, lors d'une réception à Washington destinée à lever des fonds pour sa campagne de réélection, le président américain a pour la première fois depuis le début du conflit critiqué publiquement le gouvernement israélien pour son opposition à une «solution à deux États». Joe Biden a également mis en garde les Israéliens contre l'érosion du soutien de l'opinion publique mondiale à cause de ses bombardements «aveugles» sur Gaza.
Depuis le début du conflit, déclenché le 7 octobre par une sanglante attaque du Hamas contre l'État hébreu, Washington s’oppose à l'ONU aux résolutions appelant au cessez-le-feu à Gaza, mettant en avant l’absence de condamnation du Hamas ou encore de mention du «droit d'Israël à se défendre». Comme le précédent texte adopté fin octobre, celui du 12 décembre ne condamne pas le Hamas.