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Le Pentagone admet quatre victimes civiles probables lors d’un bombardement en Irak

Un communiqué publié par le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom) nous apprend qu’un bombardement datant du 13 mars aurait provoqué la mort de quatre civils.

Il visait un check-point de Daesh en Irak. Mais le bombardement de l’US Air Force en Irak le 13 mars dernier aurait fait des victimes collatérales. Par le biais d’un communiqué, le Centcom «indique que les frappes ont probablement provoqué la mort de 4 non-combattants». L’une des victimes «pourrait être un enfant».

Pas la première fois

En mai dernier, l’armée de l’Oncle Sam avait reconnu sa responsabilité probable dans la mort de deux enfants lors d’un bombardement en Syrie en 2014. La frappe visait le groupe extrémiste Khorasan et avait eu lieu près de la ville d’Harem.

C’est donc la deuxième fois que les autorités militaires américaines font un tel aveu. «Nous regrettons cette perte non-intentionnelle de vie humaine et nous gardons les familles affectées dans nos pensées», a déclaré le général CQ Brown, commandant des forces US au Moyen-Orient.

Le colonel Patrick Ryder, porte-parole du Centcom, a donné quelques précisions concernant le triste événement. La frappe a ciblé un check-point à Hatra et a été menée par un avion d’attaque au sol de type A-10. Le tir aurait respecté les règles en vigueur au sein de l’armée.

Quelques temps après Kunduz

Le haut-gradé a tenu à défendre l’armée : «Notre but est de battre le groupe Etat Islamique, une organisations terroriste qui se mêle constamment à la population, et nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter de tuer ou blesser des non-combattants.»

Cette affaire intervient quelques semaines à peine après le bombardement de l’hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz, par les forces américaines. L’ONG est toujours sous le choc et cherche à obtenir la vérité. Le rapport de l’OTAN n’étant toujours pas disponible et la direction militaire américaine distillant le flou.

Dans une récente interview à un quotidien suédois, l'ex analyste de la NSA, Edward Snowden, a accusé les Etats-Unis de tuer de nombreux civils en Syrie et en Irak par le biais des frappes de drones : «Les drones ne visent pas une personne déterminée, mais son appareil portable. Forcément, ils ne sont pas capables d'identifier si c'est un terroriste qui le tient, ou bien sa mère. C'est pour cela que bon nombre de frappes aériennes se soldent par un échec et que des fêtes de mariage tournent à la tragédie.»

Le site The Intercept, co-créé par le journaliste Glenn Greenwald, a mis la main sur des documents secrets relatifs à l'opération Haymaker. Durant cette campagne réalisée dans le nord-est de l'Afghanistan entre janvier 2012 et février 2013, les frappes de drones américaines ont tué plus de 200 personnes. Seules 35 d'entre elles étaient des cibles. Pire, durant une sous-période de cinq mois, 90% des victimes des bombardements étaient des dommages collatéraux. 

Le colonel Ryder informe que l’armée américaine enquête en ce moment sur 26 dossiers et allégations au sujet de victimes civiles.