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Céréales : la Somalie a reçu une cargaison de 25 000 tonnes de blé russe

La Somalie est devenue le 30 novembre le premier pays à bénéficier des dons alimentaires de la Russie depuis l’annonce de cette initiative fin juillet. Dans les prochaines semaines, d’autres pays africains devraient recevoir des cargaisons de céréales russes.

La Somalie a reçu à Mogadiscio le 30 novembre une «cargaison indispensable de 25 000 tonnes d'aide de la Russie pour faire face à la crise des inondations dans le pays», relate l’agence Sonna. La cargaison a été remise à l'Agence somalienne de gestion des catastrophes (SoDMA) en présence des ministres somaliens de l’Intérieur, des Ports et du Commerce, ainsi que de l’ambassadeur russe à Djibouti, précise la même source.

Une aide «saluée» par le gouvernement somalien, selon l’agence. Cet «envoi d’aide russe constitue un coup de pouce bienvenu pour la Somalie alors que le pays continue de se remettre des inondations. L'aide contribuera à alléger les souffrances des personnes touchées par la catastrophe», précise-t-elle.

Selon le programme alimentaire des Nations unies, 4,3 millions de Somaliens sont confrontés à des crises ou à des niveaux de faim aiguë. Toujours selon les chiffres de l'ONU, des millions d’autres personnes auraient été chassées de chez elles par la guerre civile, les inondations records ainsi que la sécheresse.

Début novembre, le départ de Russie d’un premier navire chargé de 25 000 tonnes de blé avait été annoncé. Quelques jours plus tard, le ministre russe de l’Agriculture Dmitri Patrouchev avait indiqué que l’arrivée des deux premiers navires à destination de la Somalie et du Burkina Faso était attendue pour «fin novembre, début décembre». Selon lui, «jusqu'à 200 000 tonnes de blé russe» devraient être envoyées gratuitement par Moscou d'ici le Nouvel An.

Des pays peu concernés par les céréales ukrainiennes

Moscou s'est engagé à fournir une aide alimentaire aux pays africains dans le cadre d'un accord annoncé par le président Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu fin juillet à Saint-Pétersbourg. Dans une tribune quelques jours avant ce sommet, le président russe avait réitéré le soutien de son pays au continent africain, le tout quelques jours à peine après la fin de l’accord céréalier.

Conclu sous l’égide de l’ONU et de la Turquie à l’été 2022, celui-ci permettait à Kiev d’exporter à travers la mer Noire ses matières agricoles. Après plusieurs mises en garde, la Russie avait fini par s’en retirer. Cette dernière estimait que la part des accords la concernant n’avait pas été respectée et accusait Kiev d'utiliser le corridor humanitaire destiné aux cargos à des fins militaires.

Mais au-delà du non-respect de la partie concernant les exportations russes, où des violations supposées de Kiev, le président russe avait estimé que la nature humanitaire de cet accord avait été dévoyée et avait ainsi «perdu son sens». Le chef du Kremlin avait alors mis en avant que la majeure partie des marchandises exportées par l’Ukraine n'arrivant que dans les pays à revenu élevé ou moyen et non les pays les plus pauvres.

Outre la Somalie et du Burkina Faso, les autres pays concernés par cette aide russe sont le Zimbabwe, le Mali, la République centrafricaine et l’Érythrée. Selon les chiffres de l’ONU, seule la Somalie avait reçu dans le cadre de l’initiative de la mer Noire 25 000 tonnes de blé. Une goutte d’eau par rapport aux 32,9 millions de tonnes de marchandises expédiées par l’Ukraine via cet accord.