Russie

La Moldavie se joint aux sanctions de l'UE, Zakharova dénonce un «nouveau geste hostile»

La porte-parole de la diplomatie russe a condamné ce 29 novembre la décision de Chisinau de s'associer aux sanctions antirusses de l'UE. En outre, elle a jugé le gouvernement moldave piètre avocat de l'identité de son peuple.

«A l'approche de la réunion de décembre du Conseil de l'UE, où seront lancées les négociations sur l'intégration de la Moldavie, les gouvernants de la République intensifient leur rhétorique antirusse», a fait remarquer Maria Zakharova lors de son briefing hebdomadaire du 29 novembre. 

La porte-parole de la diplomatie russe réagissait au ralliement le 23 novembre dernier de Chisinau aux sanctions antirusses imposées depuis mars 2014 par l'Union européenne. Selon elle, il s'agit un «nouveau geste hostile visant à détruire les relations russo-moldaves». 

Raillant une «tentative de se réhabiliter aux yeux de Bruxelles après un échec aux élections locales des 5 et 19 novembre», elle a ensuite averti que ce geste serait «suivi d'une réponse» de la part des Russes. Ces élections avaient notamment vu la victoire du parti pro-russe Chance dans la capitale Chisinau. 

Des accusations attestant d'une «imagination étonnante»

La diplomate a ensuite énuméré les récentes attaques formulées envers la Russie par la présidente moldave Maia Sandu. Le 21 novembre lors de sa visite à Kiev, «outre les clichés éculés sur les attaques hybrides et la propagande», la présidente moldave avait prétendu que «si l'Ukraine ne résistait pas, la Moldavie serait la prochaine sur la liste des pays occupés par la Russie». «La prochaine et, peut-être, pas la dernière», avait lâché la présidente moldave sur un ton lourd de sous-entendus.

De même, Maia Sandu avait déclaré le même jour sur la chaîne TVR Moldova que la Russie avait «toujours menacé la Moldavie et exploité le sujet des langues moldave et roumaine» pour soi-disant «empêcher un rapprochement entre Chisinau et Bucarest»: pour autant, «peut-elle fournir ne serait-ce qu'une seule citation de menace de la Russie envers l'Etat moldave ?», avait tancé Maria Zakharova, relevant dans ces propos une «imagination étonnante».

La diplomate s'est par ailleurs émue qu'en mars dernier, les vocables de «langue moldave» aient été remplacés par «langue roumaine», un changement que la présidente avait qualifié de «honteux» : «Et après, des gens comme Sandu prétendront que c'est la Russie qui a éliminé la langue moldave en Moldavie, c'est comme cela que ce sera présenté», a-t-elle prévenu.  

Et Maria Zakharova de réaffirmer que «la Russie ne présente pas de menace ni envers l'Etat moldave, ni envers le peuple moldave, notre ami». Toujours selon elle, le peuple moldave n'a «pas oublié le rôle de la Russie dans la préservation et le développement de l'Etat moldave», il est «convaincu de l'inutilité de rompre ses liens séculaires avec la Russie».

Elue en décembre 2020 sur un programme centré sur la lutte contre la corruption et l'adhésion à l'Union européenne, Maia Sandu a depuis maintenu un discours résolument pro-européen et antirusse. Il s'est illustré, entre autres, par l'interdiction depuis mars 2022 de la quasi-totalité des émissions et chaînes télévisées russes. En février dernier, un gouvernement a été nommé par le nouveau Premier ministre pro-UE Dorin Recean, suscitant d'importantes manifestations de l'opposition dans le centre-ville de la capitale dues pour l'essentiel à la hausse des prix de l'énergie.