International

Gaza : libération de 12 otages israéliens et de 30 prisonniers palestiniens

Douze otages israéliens ont été relâchés ce 28 novembre par le Hamas. Israël annonce de son côté avoir libéré 30 Palestiniens. Il s’agit du cinquième échange depuis le début de la trêve entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste, entérinée le 24 novembre.

Un nouveau groupe d'otages retenus à Gaza, 10 Israéliens et deux étrangers, ont été relâchés ce 28 novembre en échange de la libération de 30 Palestiniens emprisonnés par Israël, après la prolongation pour 48 heures de la trêve entre le Hamas palestinien et l'armée israélienne.

Plusieurs femmes accompagnées par des combattants palestiniens masqués du Hamas et du Jihad islamique, deux groupes islamistes palestiniens, ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah, dans le sud du territoire palestinien près de la frontière égyptienne, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les douze otages libérés vont être «emmenés vers des hôpitaux israéliens où ils retrouveront leur famille», a indiqué l'armée israélienne, qui a confirmé leur arrivée en Israël via l'Egypte. Selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les deux étrangers sont de nationalité thaïlandaise.

En échange, 30 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, ont été libérés, a annoncé l'autorité pénitentiaire israélienne.

Entrée en vigueur le 24 novembre, la trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, a été prolongée jusqu'au 30 novembre 05H00 GMT. Au total 20 otages israéliens et 60 prisonniers palestiniens doivent être libérés lors de cette extension, selon le Qatar, principal médiateur dans les négociations sur le dossier des otages.

Chaque jour depuis le 24 novembre, le Hamas libère une dizaine de femmes et d'enfants enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens.

L'accord de trêve négocié avec également l'appui de l'Egypte et des Etats-Unis, a permis jusqu'à présent la libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes. Vingt-et-un otages étrangers, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.

L'armée a estimé à environ 240 le nombre de personnes enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, lors de l'attaque sans précédent du Hamas qui a coûté la vie à 1 200 personnes en Israël, en grande majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a promis d'«anéantir» le Hamas, qui a lancé son attaque depuis la bande de Gaza, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre.

D'après le gouvernement du Hamas, 14 854 personnes, dont 6 150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées dans les frappes israéliennes.

«Nous allons libérer tous les otages», promet Netanyahou

Au cinquième jour de la trêve, Benjamin Netanyahou reste soumis à une très forte pression de l'opinion publique, traumatisée par l'attaque du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Ce 28 novembre à Tel-Aviv, des manifestants ont réclamé en brandissant son portrait la libération d'un nourrisson âgé de 10 mois, Kfir, capturé dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre avec son frère Ariel (4 ans) et ses parents Yarden et Shiri. Otage la plus âgée à avoir été enlevée le même jour, Yaffa Adar, 85 ans, a elle quitté ce 28 novembre, avec son déambulateur et sous une haie d'honneur, l'hôpital israélien où elle avait été transférée après sa sortie de captivité le 24 novembre.

«Nous allons libérer tous les otages», a lancé ce 28 novembre Benjamin Netanyahou. «Nous allons détruire cette organisation terroriste (le Hamas, NDLR) et faire en sorte que Gaza ne soit plus une menace pour l'Etat d'Israël.»

«L'armée israélienne est prête à reprendre les combats. Nous profitons des jours de pause pour [...] renforcer notre préparation», a affirmé le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi. Quelque 1,7 des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre, fuyant le nord du territoire vers le sud.

«Il existe un risque de famine», estime le Programme alimentaire mondial

En coulisses, les médiateurs s'activent pour prolonger la trêve au-delà du 30 novembre et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu de nouveau en Israël et en Cisjordanie cette semaine.

Les chefs des services de renseignement américain et israélien se trouvent eux à Doha. Malgré la pause dans les combats, la situation reste précaire à Gaza, où l'armée israélienne a affirmé que trois engins explosifs avaient explosé à proximité de ses forces dans le nord de la bande de Gaza et que des «terroristes» avaient ouvert le feu contre ses soldats qui ont riposté.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, deux adolescents palestiniens ont été tués par l'armée israélienne lors de heurts, selon l'Autorité palestinienne. Depuis le 7 octobre, plus de 230 Palestiniens été tués par des soldats ou colons israéliens en Cisjordanie, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

La prolongation de la trêve à Gaza a par ailleurs permis l'entrée de nouveaux camions d'aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé et bombardé sept semaines durant par l'armée israélienne.

Des milliers de Palestiniens sont rentrés chez eux

Malgré l'arrivée depuis le 24 novembre de centaines de camions dans le petit territoire, la situation reste «catastrophique», a jugé le Programme alimentaire mondial (PAM), estimant qu'«il existe un risque de famine» à Gaza.

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le territoire surpeuplé a été placé le 9 octobre en état de siège total par Israël, et subit depuis de graves pénuries d'eau, de nourriture, de carburant, de médicaments et d'électricité.

Plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits dans la bande de Gaza, selon l'ONU. Des milliers de Palestiniens, déplacés dans le sud de la bande de Gaza, ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord, la région la plus dévastée, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.