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«Schengen militaire» : une idée qui «exacerbe les tensions» en Europe, selon Peskov

Le porte-parole du Kremlin a tancé le 24 novembre la déclaration du Lieutenant-Général Alexander Sollfrank, haut gradé de l'OTAN. Ce dernier avait appelé à la création d'un «Schengen militaire» pour parer au risque d'un nouveau conflit sur le vieux continent.

«L’alliance a toujours considéré notre pays comme un ennemi qu’elle voyait comme conventionnel. Maintenant, elle le qualifie ouvertement d’ennemi évident», a estimé Dmitri Peskov le 24 novembre lors de sa conférence de presse. «Cela ne revient à rien d’autre qu’exacerber les tensions en Europe, ce qui aura des conséquences», a poursuivi le porte-parole du Kremlin.

Il réagissait à la déclaration du Lieutenant Général Alexander Sollfrank, chef du commandement interarmées du soutien et de la facilitation (JSEC) de l'OTAN qui, dans une interview à Reuters datée du 23 novembre, avait appelé à la création d'un «Schengen militaire» pour permettre l'acheminement rapide de matériel de guerre à travers l'Europe en cas de conflit : «Nous dépassons les délais. Ce qui n'est pas fait en temps de paix ne sera pas prêt en cas de crise ou de guerre», s'était-il alarmé.

«Au climax de la guerre en Ukraine, la Russie tirait 50 000 obus par jour», a rappelé l'officier allemand, arguant que «l'étendue de l'espace, le fait que toutes les forces ne soient pas pré-positionnées, tout cela signifie que l'alliance doit être véloce pour déplacer ses troupes depuis ses bases jusqu'au bon endroit sur la frontière orientale».

L'amiral Rob Bauer, président du comité militaire de l'OTAN qui était interrogé également, a regretté quant à lui un «surplus de régulations» : «la guerre de la Russie contre l'Ukraine s'est avérée être une guerre d'attrition, or une guerre d'attrition est une bataille logistique», avait-il estimé. Cette bataille est pourtant engagée de longue date par l'alliance qui, depuis 2018, a considérablement renforcé son dispositif à l'est.

«C'est l'OTAN qui avance sans cesse vers notre frontière»

«[L'alliance] s’abstrait du principe immuable de l’indivisibilité de la sécurité en parlant de sa propre sécurité au détriment de la nôtre», a dénoncé le porte-parole du Kremlin suite à ces propos. Toujours selon lui, «c’est l’OTAN qui, par exemple, avance sans cesse ses infrastructures militaires vers notre frontière. Ce n’est pas nous qui venons aux infrastructures de l’OTAN, mais l’OTAN qui vient aux nôtres». Et Peskov de conclure que «cela ne peut que susciter l’inquiétude et entraîner une réaction de notre part».