La situation est «désespérée» dans l'hôpital al-Shifa, en raison du manque d'eau, d'électricité, de médicaments, de nourriture et de matériel médical, a affirmé le 18 novembre au soir l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui y a effectué une mission d'une durée d'une heure. L'hôpital est devenu une «zone de mort», selon la même source.
Selon l'OMS, l'immense complexe hospitalier hébergeait encore samedi 18 novembre 25 soignants et 291 patients, dont 32 bébés dans un état critique, 22 patients sous dialyse et deux en soins intensifs. De nombreux blessés souffrent d'infections graves en raison du manque d'antibiotiques et des mauvaises conditions d'hygiène, a rapporté l'organisation.
«L'OMS et ses partenaires élaborent d'urgence des plans pour l'évacuation immédiate des patients restants, du personnel et de leurs familles» vers d'autres hôpitaux de Gaza, a ajouté l'OMS.
Les 31 bébés prématurés qui étaient encore dans l'hôpital après son évacuation le 18 novembre ont été extraits de l'établissement, a indiqué à l'AFP le 19 novembre Mohammed Zaqout, directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza. Selon lui, «trois médecins et deux infirmiers les accompagnent» et «des préparatifs sont en cours pour les évacuer vers l'Egypte» via le terminal de Rafah.
Selon l'armée israélienne, qui a lancé le 15 novembre un raid sur l'hôpital, ce dernier abrite un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels. Le mouvement islamiste dément.
44e jour de guerre, Tsahal étend ses opérations
Alors que la guerre entre dans son 44e jour ce 19 novembre, l'armée israélienne «continue à étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza», a-t-elle annoncé, indiquant avoir mené samedi des opérations dans les zones de Jabaliya et de Zaytoun, dans le nord du territoire. Deux frappes meurtrières ont été signalées le 18 novembre sur le camp de réfugiés de Jabaliya. Le Hamas a rapporté 80 victimes civiles.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas sur le sol israélien dans laquelle 1 200 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes, en grande majorité des civils.
En représailles, Israël a juré d' «anéantir» le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. L'armée pilonne sans relâche le petit territoire palestinien et a lancé une opération terrestre le 27 octobre. Samedi soir, le gouvernement du Hamas a annoncé que 12 300 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5 000 enfants.