Depuis Bruxelles, le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce Peter Szijjarto, a fait part le 13 novembre à la presse de ses réserves quant au futur paquet de sanctions antirusses. S’il dit ne pas encore être au courant de leur contenu, le ministre estime que les sanctions européennes n'ont jusqu’à présent pas atteint les objectifs poursuivis par Bruxelles, dans la mesure où «il n'a pas été possible de mettre l'économie russe à genoux, et il n'a pas été possible de se rapprocher de la paix» en Ukraine.
«Il est tout à fait légitime de se demander comment nous pouvons avoir une discussion de fond sur un douzième paquet de sanctions alors qu'aucune analyse globale des effets des 11 premiers paquets de sanctions n'a en réalité été préparé», a estimé le ministre hongrois.
«Le fait est que l’économie européenne a au moins reçu une balle dans le pied avec les sanctions», a-t-il également déclaré aux journalistes. «Il est également devenu clair que cette guerre n'a pas de solution sur le champ de bataille, il n'y a que des morts et des destructions», a-t-il poursuivi. Aux yeux du chef de la diplomatie hongroise, il est également «clair que les espoirs d’un succès décisif de la contre-offensive ukrainienne appartiennent désormais à la catégorie des illusions».
Les diamants et le pétrole russes dans le collimateur de Bruxelles
«Nous sommes en train de finaliser les derniers détails de ce paquet» de sanctions, a déclaré le 13 novembre le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Ce dernier a précisé à la presse que les futures sanctions contre la Russie porteraient sur les ventes de diamants et viseraient à «resserrer le plafond des prix du pétrole afin de diminuer les revenus que la Russie tire» de la vente d’or noir aux pays autres qu’européens. Enfin, ce douzième paquet ambitionne de «lutter contre le contournement» des précédentes sanctions, a ajouté l’homme politique espagnol.
La mise en place d'un interdit sur l'achat de diamants russes, pour le mois de janvier, avait déjà été évoquée en septembre par les dirigeants du G7 suscitant l'inquiétude des acteurs du secteur à Anvers.
Bien que membre de l'Union européenne, la Hongrie s'est tenue en retrait de la vindicte occidentale vis-à-vis de la Russie, approuvant jusque-là les sanctions de l'UE mais maintenant un dialogue avec Moscou. Cette position a été réaffirmée le 17 octobre dernier, lors de la rencontre des chefs d'Etat hongrois et russe à Pékin. Admettant que rencontrer ce dernier n'était pas chose aisée, Victor Orban avait déclaré que «la Hongrie n'[avait] pas voulu s'opposer à la Russie. L'objectif de la Hongrie est toujours de coopérer, c'est ce que nous avons fait».