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Frappes sur le camp de Jabaliya : l’ONU évoque de possibles «crimes de guerre»

Les frappes israéliennes successives sur le plus grand camp de réfugiés de Gaza en riposte aux attaques du 7 octobre ont fait «des dizaines» de morts selon le Hamas, des bombardements que l'ONU a assimilés à de possibles «crimes de guerre».

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «atterré» par les frappes sur le camp de Jabaliya où vivent 116 000 réfugiés dans le nord de la bande de Gaza, visé par des bombardements les 31 octobre et 1er novembre.

Des journalistes de l'AFP ont pu constater d'importantes destructions sur les lieux où des survivants fouillaient les décombres à la recherche de blessés.

Le mouvement islamiste palestinien a annoncé ce 2 novembre que 195 personnes avaient été tuées dans deux bombardements israéliens du 31 octobre et du 1er novembre sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza.

«Les victimes du premier et du deuxième massacres à Jabaliya dépassent le millier, entre martyrs et blessés. Nous avons recensé 195 martyrs, 120 disparus sous les décombres et 777 blessés», a indiqué le service de presse du gouvernement du Hamas dans un communiqué. Ce bilan ne pouvait pas être vérifié dans l'immédiat.

Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé la veille au soir que ces bombardements pourraient constituer «des crimes de guerre», «compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions».

L'armée israélienne, qui poursuit à Gaza sa riposte implacable aux attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre, a affirmé avoir éliminé le chef de l'unité anti-tanks du Hamas, Muhammad Atzar, dans ses frappes sur le camp le 1er novembre.

Premières évacuations de blessés via Rafah

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la «victoire» contre le Hamas. Le mouvement islamiste a le choix entre «mourir ou se rendre sans condition», a martelé le 1er novembre le ministre de la Défense, Yoav Gallant. «Le peuple palestinien mérite la paix et la sécurité. A la place, ils sont utilisés comme boucliers» humains, a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne, Richard Hecht.

Abdul Issa Massoud, un habitant du camp âgé de 30 ans, a toutefois assuré qu'il n'y avait «pas de résistance (de combattants du Hamas, ndlr)» dans le camp. «Ils ont frappé un quartier résidentiel plein de jeunes et de personnes âgées».

Le service de presse du gouvernement du Hamas a fait état dans la nuit du 1er au 2 novembre de nouvelles «frappes israéliennes massives» dans le quartier de Tal al-Hawa, à l'ouest de la ville de Gaza, évoquant un nombre non précisé de victimes.

Une première opération d'évacuation a permis mercredi à 76 blessés palestiniens et 335 étrangers et binationaux, selon un responsable égyptien, de quitter le territoire via le poste-frontière de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par les forces israéliennes. L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a souligné que «plus de 20 000 blessés restent à Gaza, avec un accès limité aux soins de santé».

Et «l'attention ne doit pas se détourner des besoins encore plus grands» de milliers de malades «dont la santé est trop précaire pour qu'ils soient évacués», a averti l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans la bande de Gaza, près de 8 800 personnes, dont 3 648 enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens, selon le Hamas. Plus de 2 000 personnes sont portées disparues sous les décombres, d'après la même source.