Samedi 28 octobre, des associations ont appelé à «inonder Brooklyn» d'une marée humaine pour «appeler clairement à la libération de notre vivant de tous les Palestiniens» qui vivent «sous occupation depuis 75 ans», a tonné Abdullah Akl, un manifestant de 21 ans.
Nerdeen Kiswani, organisatrice de la manifestation, a pris pour cible les «politiciens» américains dont le gouvernement soutien de manière inébranlable l'allié israélien, tout comme «le maire de New York, Eric Adams, et la gouverneure de l'Etat de New York, Kathy Hochul, qui ont tous deux promis un appui inconditionnel» à l'Etat hébreu.
L'«appui inconditionnel» à Israël dénoncé
Eric Adams, qui dirige une ville de près de neuf millions d'habitants, dont la première communauté juive au monde après Israël, a plusieurs fois assuré lors de rassemblements pro-israéliens que le «combat» d'Israël était aussi celui de New York.
Mais pour la militante Nerdeen Kiswani, les élus locaux «ne représentent pas la ville de New York», une mosaïque multiculturelle et religieuse. «Nous sommes ici pour soutenir les frères palestiniens. Nous sommes une nation, des frères, un seul pays musulman», a ainsi proclamé Yones Sahail, un New-Yorkais de 23 ans.
La foule, partie du musée de Brooklyn, a rallié le célébrissime pont de Brooklyn qui lie cet arrondissement à l'île de Manhattan et que la police a dû fermer à la circulation en raison de l'affluence.
La police ne fournit pas de chiffres d'affluence des manifestations mais les médias new-yorkais et l'AFPTV ont évalué la foule à «des milliers» de manifestants brandissant des pancartes «Palestine libre» et «Par tous les moyens nécessaires».
Le cortège a été émaillé d'altercations entre partisans de l'Etat hébreu et de la Palestine. «Ils ont assassiné ma famille» a crié aux manifestants sur le pont de Brooklyn un homme présenté comme israélien : «Ils vont finir tout Gaza, j'aimerais qu'ils le rasent !»
La mégapole new-yorkaise, où habitent entre 1,6 et deux millions de juifs et des centaines de milliers de musulmans, est secouée depuis trois semaines par des manifestations, rassemblements et veillées pour les Palestiniens ou pour Israël.
Des militants juifs américains de gauche sont également vent debout contre la guerre que conduit Israël contre le Hamas à Gaza, et des centaines de personnes ont été arrêtées le 27 octobre au soir lors d'un sit-in géant pro-palestinien dans la gare Grand Central de Manhattan.