Russie

Missiles longue portée à Kiev : une «nouvelle erreur» de Washington, estime Poutine

Depuis Pékin où il était en visite, le président russe a estimé ce 18 octobre que la livraison par les Etats-Unis de missiles longue portée à Kiev constituait une «erreur» supplémentaire de Washington, de plus en plus «entraîné» dans le conflit en Ukraine.

«Nous serons capables de repousser ces attaques», a assuré ce 18 octobre à la presse Vladimir Poutine, interrogé sur la fourniture à Kiev de missiles de longue portée (ATACMS) par les Etats-Unis.

Des armes qui demeurent «naturellement une menace» dans le cadre d’un conflit, a souligné le président russe mais une menace qui «ne change pas sensiblement la situation» sur le terrain selon le dirigeant russe. «Cela, je peux le dire avec certitude», a-t-il poursuivi, qualifiant de «nouvelle erreur» cette livraison.

«Erreur» qui, aux yeux du président russe, s’ajoute à celle d’avoir alimenté en armes le conflit ukrainien, en vue de changer la donne. «Et il n’y aura aucun résultat», assure Vladimir Poutine.

«La contre-offensive annoncée depuis longtemps en direction de Kherson n’a apporté aucun résultat, à l’exception des victimes», a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : «Comme à Zaporojié, et c'est encore une autre erreur.» Autre «erreur», selon le locataire du Kremlin: «le fait que les États-Unis se retrouvent entraînés de plus en plus profondément dans cette affaire».

Des armes américaines livrées à Kiev en catimini

La veille, sur Telegram, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes avaient affirmé avoir détruit dans la nuit du 16 au 17 octobre plusieurs hélicoptères russes, un dépôt de munitions et un lanceur de défense aérienne lors d’attaques menées contre les bases aériennes de Berdiansk et de Lougansk, sans toutefois préciser si elles avaient eu recours à des ATACMS.

«Aujourd’hui, je suis particulièrement reconnaissant envers les États-Unis. Nos accords avec le président Biden sont mis en œuvre. Ils sont mis en œuvre de manière très précise – les ATACMS ont fait leurs preuves» –, a pour sa part déclaré Volodymyr Zelensky dans son discours quotidien. «ATACMS est déjà avec nous. Ils ont touché l'aérodrome de Berdiansk avec du matériel ennemi. Merci à nos partenaires !», avait, quelques heures plus tôt, déclaré sur X (anciennement Twitter) le député ukrainien Oleksiy Goncharenko.

Une «grave erreur», fustige l’ambassadeur russe à Washington

Le même jour, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson, a dans un bref communiqué confirmé que Washington avait «récemment fourni à l’Ukraine» des ATACMS. Une livraison en catimini, de ces armes dont le rayon d’action avoisine les 300 kilomètres, après un feu vert de Washington annoncé par des médias américains fin septembre et que n’avait pas confirmé la Maison Blanche. «Les États-Unis ont décidé de les envoyer discrètement parce qu’ils voulaient prendre les Russes par surprise, surtout après des mois de discussions publiques sur la question de savoir si Biden accepterait d’envoyer les armes, a déclaré un responsable», cité par CNN.

«L’assistance et l’encouragement de l’administration aux atrocités du régime Zelensky font des États-Unis un complice direct de ses crimes», a réagi l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, qualifiant cette livraison de «grave erreur». La fourniture par l’Occident d’armes de longue portée à l’Ukraine, lui permettant de frapper le sol russe, est une «ligne rouge» aux yeux de Moscou. «Les États-Unis continuent de promouvoir un conflit direct entre l’OTAN et la Russie», avait-il accusé. Avant de conclure : «Les conséquences de cette démarche, délibérément cachée au public, seront des plus graves.»