La situation demeure confuse au point de passage de Rafah, entre l'Egypte et Gaza. D'un côté de la frontière, des centaines de Gazaouis cherchent à fuir les bombardements, alors que le passage est toujours fermé ce 16 octobre. De l'autre côté, l'aide humanitaire et médicale est actuellement bloquée dans le Sinaï égyptien, frontalier de la bande de Gaza, faute d'un accord entre Israël et l'Egypte.
«Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant» à Gaza et si de l'aide n'y entre pas, les médecins n'auront plus qu'à «préparer les certificats de décès», a affirmé ce 16 octobre à l'AFP Ahmed Al-Mandhari, le patron régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Craignant l'accumulation d'habitants de Gaza à leur frontière, les autorités égyptiennes espèrent l'ouverture d'un corridor humanitaire, regrettant le mutisme israélien. Nombreux sont les déplacés disposant d'un passeport étranger qui espèrent l'ouverture du point de passage. La situation semble d'autant plus fragile que Tsahal a frappé la zone du passage, selon l'AFP, sans précision sur les cibles visées.
CNN a rapporté que cinq camions-citernes de carburant avaient franchi la frontière ce 16 octobre en fin d'après-midi, ce qui serait une grande première depuis l'état de siège instauré par l'Etat hébreu.
«Nous avons mis en place, l'Egypte a mis en place beaucoup de soutien matériel pour la population de Gaza, et Rafah sera rouverte», a promis le 15 octobre Antony Blinken à des journalistes égyptiens après son entretien avec le président Abdel Fattah el-Sissi.
Un million de déplacés vers le sud de Gaza
Plusieurs pays, à l'instar des Emirats arabes unis, de la Tunisie ou encore de la Turquie, ont amassé des tonnes d'aide humanitaire dans les entrepôts de l'aéroport égyptien d’El-Arish. D'ailleurs, Sameh Choukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères, a déclaré ce 16 octobre, lors d'une conférence de presse avec son homologue français, qu'une grande quantité d'aide avait été collectée à El-Arish. «L'Egypte travaille en pleine coordination avec les organisations des Nations unies, avec l'UNRWA et la Croix-Rouge», a-t-il ajouté.
«Un million de personnes ont été déplacées pendant les sept premiers jours de la guerre», a estimé le 15 octobre auprès de l'AFP Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, le bureau de l'ONU pour les réfugiés. «Le chiffre va probablement monter puisque les gens continuent de quitter leurs maisons», a-t-elle encore déclaré.