En déplacement à Bichkek, capitale du Kirghizstan, dans le cadre du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté des États indépendants (CEI), le chef de la diplomatie russe a été interpelé par la presse ce 12 octobre sur la flambée de violence au Proche-Orient après les attaques lancées par le Hamas contre Israël. Déclarant que ses homologues de la CEI étaient favorables à des négociations entre Israël et la Palestine et à un cessez-le-feu, celui-ci a également estimé qu’il était «important d’attirer l’attention sur le sens même du problème».
«Pendant des décennies, la décision de l’ONU sur la création de l’État palestinien a été sabotée, avant tout par les Etats-Unis qui veulent monopoliser - voire même usurper - les efforts de médiation en s’efforçant de mettre de côté la Russie, l’ONU et l’UE», a déclaré aux journalistes le chef de la diplomatie russe. «Ainsi, ils sapent le travail des médiateurs internationaux» a poursuivi le diplomate, renvoyant aux déclarations de la veille du président russe.
Le 11 octobre, lors de son intervention au Forum international de la «Semaine de l’énergie», Vladimir Poutine avait critiqué l’approche de Washington du dossier israélo-palestinien, purement humanitaire, «au lieu de résoudre les problèmes politiques».
La souveraineté politique de la Palestine est une «question essentielle», estime Poutine
«Évidemment, il faut résoudre les questions sociales et économiques, mais nous avons toujours dit que cela ne serait pas suffisant parce qu’il y a des questions politiques qui se posent. La question essentielle parmi elles est celle de la souveraineté politique de la Palestine», avait déclaré le président russe. «On ne peut pas résoudre l’ensemble du problème sans cela», avait-il insisté.
«Nous espérons que dès que le conflit sera terminé – le plus rapidement possible – tout le monde prendra au sérieux les engagements à respecter la décision de l’ONU, à savoir la création de l’Etat palestinien, en respect complet de la charte de l’ONU», a conclu Sergueï Lavrov.
Le 9 octobre, recevant le secrétaire général de la Ligue arabe, le ministre russe avait estimé que «le problème palestinien ne peut plus être laissé de côté» et appelé à la création d’un Etat palestinien, en conformité avec les accords d’Oslo de 1991 et 1995, qui prévoyaient une période de transition et la création de cet Etat au bout de cinq ans.