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Gaza : l'OMS demande un «couloir humanitaire», l'ONU estime que le siège est «interdit»

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé l'ouverture d'un couloir humanitaire vers la bande de Gaza bouclée et bombardée par les forces israéliennes après des attaques du Hamas qui ont fait des centaines de morts en Israël.

«Un couloir humanitaire est nécessaire pour acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations», a déclaré ce 10 octobre un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, lors d'un briefing de l'ONU à Genève. Il a précisé que l'organisation y travaillait avec des «partenaires».

Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au Caire le 9 octobre à l'occasion d'une réunion régionale de l'organisation, s'est entretenu avec Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l'Etat égyptien dont le pays partage une frontière avec Gaza, afin d'évoquer la possibilité d'acheminer les produits indispensables pour les soins et le bon fonctionnement des hôpitaux.

«Nous avons besoin de ces fournitures. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans carburant, sans électricité. Les fournitures que nous avons prépositionné sont déjà à un bas niveau, nous avons donc besoin que ces fournitures arrivent», a insisté Tarik Jasarevic.

Le siège interdit par le droit international humanitaire

«L'imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire», a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué ce 10 octobre.

Le Haut-Commissariat rappelle que «toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires, sinon elle peut constituer une punition collective.»

Volker Türk s'est par ailleurs dit «profondément choqué et indigné par les allégations d'exécutions sommaires de civils et, dans certains cas, d'horribles massacres perpétrés par des membres de groupes armés palestiniens.» Il a demandé à ces groupes de «libérer immédiatement et sans condition tous les civils capturés et toujours détenus.» «La prise d'otages est interdite par le droit international», a-t-il souligné.

Menaces contre les otages israéliens

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a ordonné le 9 octobre un «siège complet» de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, au troisième jour de l'offensive surprise et massive lancée par le mouvement islamiste palestinien. Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz, tout est fermé», a-t-il déclaré dans un message vidéo en hébreu.  «Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence», a ajouté le ministre.

Le Hamas a menacé le soir même d'exécuter des otages en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza. «Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils [...]. L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent», a-t-il menacé dans un communiqué. Près de 150 personnes ont été enlevées en Israël par le Hamas, selon le gouvernement israélien.