Recevant son homologue arménien, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Aliakbar Ahmadian, a tenu à réaffirmer l'opposition de Téhéran à tout changement géopolitique dans le Caucase.
Des propos qui font écho à ceux du porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanani, ce 2 octobre : «Nous sommes opposés à la modification des frontières internationales et aux changements géopolitiques dans la région» du Caucase.
L'Iran se méfie des alliances de Bakou
Bien que reconnaissant la souveraineté azerbaïdjanaise sur la province du Haut-Karabagh, Téhéran refuse que Bakou établisse une continuité territoriale avec l'enclave du Nakhitchevan. L'Azerbaïdjan a plusieurs fois exprimé son désir de former un corridor terrestre de Zangezour jusqu'à cette région frontalière de l'Iran, ce qui supprimerait de facto la frontière de 35 kilomètres entre l'Arménie et l'Iran.
Erevan et Téhéran entretiennent des liens historiques et commerciaux. Plusieurs camions-citernes transitent par cette frontière et la communauté arménienne en Iran jouit d'une liberté de culte et compte plusieurs représentants au sein du Parlement. Ils sont principalement localisés dans les villes d'Ispahan et de Téhéran. Par le passé, l'Iran a même envoyé des armes aux Arméniens.
D'ailleurs, la relation irano-azerbaïdjanaise est semée d'embûches. Même si les deux pays partagent majoritairement la même religion chiite, ils n'ont pas le même agenda politique. Outre son alliance avec Ankara qui attise la crainte d'une influence turcique grandissante dans la zone, Bakou est également très proche d'Israël qui se sert du territoire azerbaïdjanais pour s'implanter dans l'étranger proche de Téhéran. D'ailleurs, 69% des importations militaires de Bakou provenaient d'Israël sur la période 2016-2020.
Autre sujet de discorde, et non des moindres, pour l'Iran : sa communauté azérie, forte de 16 millions de personnes, soit un quart de la population iranienne, et habitant au nord-ouest de l'Iran. Cette minorité a parfois des revendications irrédentistes, que Téhéran voudrait ne pas voir attisées par des puissances étrangères.