Cafouillage à Londres. Alors que le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, évoquait le 30 septembre dans The Telegraph la possibilité de former les soldats ukrainiens en Ukraine et de protéger avec la Royal Navy les navires céréaliers en mer Noire, le Premier ministre Rishi Sunak a clarifié la position de son gouvernement.
«C'est quelque chose à long terme, pas ici et maintenant. Aucun soldat britannique ne sera envoyé pour combattre dans le conflit actuel», a tenu à déclarer le 1er octobre le chef du gouvernement britannique à la conférence annuelle du Parti conservateur au pouvoir à Manchester. «Ce que le secrétaire à la Défense disait, c'est qu'il serait peut-être possible un jour pour nous de faire une partie de cet entraînement en Ukraine», a-t-il ajouté.
Medvedev met en garde Londres
Le 1er octobre, l'ancien président russe Dmitri Medvedev, désormais vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, prévenait que les soldats britanniques pourraient alors être pris pour cible par les troupes russes.
Le ministre britannique de la Défense s'était rendu à Kiev pour rencontrer Volodymyr Zelensky et parler du soutien militaire apporté par Londres aux forces ukrainiennes.
Le ministre britannique avait également évoqué l'hypothèse d'envoyer en mer Noire la marine pour protéger les cargos céréaliers, rapporte le journal britannique The Guardian. «Il est important que nous ne permettions pas qu'une situation établisse par défaut que le transport maritime international n'est pas autorisé dans ces eaux. Je pense donc qu’il existe de nombreux domaines dans lesquels la Grande-Bretagne peut apporter son aide», avait-il insisté.
La Grande-Bretagne est un soutien de poids à l'Ukraine depuis le début du conflit. Dans une logique antirusse, Londres a déjà dépensé 2,66 milliards d'euros en aide à l'Ukraine en 2022, un effort que le Premier ministre a souhaité renouveler en 2023.
Le programme d'entraînement des troupes de Kiev, supervisé par une coalition de dix pays mais dirigé par Londres, a quant à lui vu passer 26 500 militaires ukrainiens, et en attend 30 000 autres d'ici la fin de l'année, toujours selon le gouvernement britannique. Reste que les premiers intéressés, les soldats ukrainiens, se sont quelquefois plaints des formations inadaptées à la dure réalité du conflit, sans drones par exemple.