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Haut-Karabagh : «Nos forces de maintien de la paix font tout ce qu’elles peuvent», assure Lavrov

Lors d’une conférence de presse à Sotchi, le chef de la diplomatie russe a exprimé l'intention de Moscou de travailler avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan afin de stabiliser la situation dans le Haut-Karabagh, en dépit des accusations d'Erevan.

«Nous essayons de stabiliser la situation dans le Haut-Karabagh pour qu’il existe une base pour la reprise de la vie des Arméniens et des Azerbaïdjanais», a déclaré ce 2 octobre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, assurant travailler avec les autorités azerbaïdjanaises. «Nos forces de maintien de la paix font tout ce qu’elles peuvent», a stipulé le ministre russe. La Russie espère «qu’Erevan fera des efforts pour améliorer la situation», a-t-il encore déclaré.

Sergueï Lavrov a notamment rappelé que l’Arménie, qui n’a jamais reconnu le Haut-Karabagh, avait déclaré reconnaître la souveraineté territoriale de l’Azerbaïdjan conformément aux accords d’Alma-Ata de 1991. «La décision que le Haut-Karabagh devienne une partie de l’Azerbaïdjan a été prise avec la participation du Premier ministre arménien Nikol Pachinian», a insisté Sergueï Lavrov auprès des journalistes, en marge de la XXe réunion annuelle du Club de discussion international Valdaï, à Sotchi.

Quant à un possible retrait d’Erevan de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), «si, comme l'ont annoncé certains dirigeants arméniens, Erevan est déçu de la Russie et l'OTSC, s'ils se tournent vers [d'autres] collègues pour renforcer leur propre sécurité, c'est son choix souverain, le choix des dirigeants arméniens», a estimé le ministre russe. «J’espère qu'aucune administration temporaire ne pourra détruire ces liens qui existent depuis des siècles entre le peuple russe et le peuple arménien», a-t-il ajouté.

Retrait éventuel de l’OTSC : un «choix souverain» d’Erevan, estime Lavrov

Le 24 septembre, dans une allocution télévisée, Nikol Pachinian avait en partie rejeté sur les forces de maintien de la paix russes la responsabilité de la situation au Haut-Karabagh et qualifié d'«inefficaces» les alliances de son pays. Des déclarations qui avaient vivement fait réagir la diplomatie russe, le ministère des Affaires étrangères fustigeant des «attaques inacceptables contre la Russie» et accusant les dirigeants arméniens de chercher à «détruire» les relations russo-arméniennes et de se défausser sur Moscou.

Le 20 septembre, à l’issue d’une offensive éclair notamment marquée par l’absence de soutien militaire d’Erevan aux forces du Haut-Karabagh, Bakou a repris le contrôle de cette enclave séparatiste, majoritairement peuplée d’Arméniens. Cette offensive azerbaïdjanaise a fait près de 600 morts et poussé sur la route plus de 100 000 habitants du Haut-Karabagh, fuyant vers l'Arménie par crainte de représailles de Bakou, accusé par Erevan de «nettoyage ethnique».

«C’est leur décision personnelle qui n’a rien à voir avec la migration forcée. Si certains résidents arméniens ne veulent pas vivre sous les lois azerbaïdjanaises, nous ne pouvons pas les forcer à le faire», avait déclaré le 28 septembre le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un communiqué. «Au contraire, nous appelons les résidents arméniens à ne pas quitter leurs maisons et à faire partie de la société multiethnique de l’Azerbaïdjan», avait-il précisé.