Dans un communiqué publié le 30 septembre au soir, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé un rapport du Global Engagement Center, un service du département d'Etat américain, disant lutter contre la désinformation, «contraire aux faits et biaisé» qui «constitue en lui-même de la désinformation».
Ce rapport du GEC accuse Pékin de dépenser des milliards de dollars chaque année pour des opérations de «manipulation de l'information à l'étranger». Selon le document publié le 28 septembre, la Chine fait notamment la promotion de «l'autoritarisme numérique», en finançant de la propagande, en faisant disparaître des informations critiques ou encore en contrôlant les médias de langue chinoise.
Les Etats-Unis, «pionniers de la guerre de l'information»
Le coordinateur du GEC, James Rubin, a déclaré que si rien n'était fait, «une destruction lente et régulière des valeurs démocratiques» était à craindre.
«Les Etats-Unis sont eux-mêmes les pionniers de la guerre de l'information à destination de l'opinion publique», a rétorqué Pékin. Il cite l'opération Mockingbird de la CIA durant la Guerre froide, destinée à influencer les médias américains et étrangers, ou encore l'intervention de l'ex-secrétaire d'Etat américain Colin Powell devant le Conseil de sécurité de l'ONU en 2003 pour dénoncer les prétendues armes de destruction massives de l'Irak.
«Les faits ont prouvé à maintes reprises que les Etats-Unis méritent largement leur titre d'empire du mensonge», affirme le ministère chinois des Affaires étrangères. «De plus en plus de gens voient à travers les couches de mensonges tissées par les Etats-Unis pour couvrir leurs propres méfaits et leur façon peu glorieuse de maintenir leur hégémonie en salissant les autres», souligne-t-il.
Pékin accuse également Washington de propager «le mensonge du siècle» à propos de la politique chinoise dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Les Etats-Unis reprochent à la Chine de mener un «génocide» dans cette vaste région longtemps touchée par des attentats sanglants attribués à des islamistes et séparatistes, principalement issus de l'ethnie musulmane ouïghoure. Le Xinjiang fait l'objet depuis plusieurs années d'une politique de sécurité draconienne menée au nom de l'antiterrorisme. Pékin dément fermement les allégations occidentales à propos des ouïghours.