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Un visa pour les Français au Maroc ? Des internautes lancent une campagne qui prend de l'ampleur

Les internautes marocains ont lancé un appel pour imposer un visa aux touristes français. La campagne sur X (ex-Twitter) a pris de l'ampleur. Cette initiative intervient après l'expulsion de deux journalistes français qui enquêtaient sur le roi.

Les internautes marocains ont lancé un appel le 25 septembre pour imposer des visas aux touristes français. Une campagne a pris de l'ampleur sur le réseau social X (ex-Twitter).

Le hashtag «imposer un visa aux Français» s'est répandu comme une traînée de poudre sur X. L'appel stipule que le Maroc n'a pas besoin de touristes français et que son pays attire suffisamment d'étrangers.

«C'est simple : la France impose le visa aux citoyens marocains, alors le Maroc doit faire de même et imposer le visa aux Français», commente l'un d'eux. Un autre renchérit en déclarant : «En principe nous devrons établir la réciprocité en matière de visas.»

Une campagne en réponse à l'enquête de journalistes français sur le roi du Maroc ?

Cette campagne sur les réseaux sociaux s'inscrit dans un contexte bien particulier. Au-delà du refroidissement des relations bilatérales entre Paris et Rabat, c'est l'expulsion de deux journalistes français qui a mis le feu aux poudres.

En effet, Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de l'hebdomadaire français Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été interpellés dans la nuit du 19 au 20 septembre à leur hôtel à Casablanca et amenés à l’aéroport de la ville, avant d’être expulsés. Les deux journalistes, entrés sans visa sur le territoire marocain, enquêtaient notamment sur le roi du Maroc Mohammed VI.

Un incident qui survient à un moment où les relations entre la France et le royaume chérifien sont particulièrement mauvaises. Depuis plusieurs mois, le Maroc n'a plus d'ambassadeur à Paris et les visites du président français ont plusieurs fois été ajournées. L'affaire du logiciel espion Pegasus, la restriction des visas ainsi que l'épineux dossier du Sahara occidental, territoire contesté sur lequel Paris ne reconnaît pas la souveraineté de Rabat, ont porté un coup sérieux à la relation franco-marocaine.

Une situation mise en exergue à la suite du tremblement de terre qui a frappé le sud du Maroc dans la nuit du 8 au 9 septembre, Rabat n’ayant pas accepté l’aide de la France.