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Priver la Russie de son droit de veto à l’ONU : «Nous ne soutenons pas cela», déclare Baerbock

La cheffe de la diplomatie allemande n’a pas soutenu une exigence de Volodymyr Zelensky à l’ONU. Devant le Conseil de sécurité, celui-ci avait notamment appelé à priver la Russie de son droit de veto.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a accueilli avec circonspection l'exigence onusienne de Kiev à l’encontre de Moscou. «Nous ne soutenons pas cela et je l'ai dit à maintes reprises à mes interlocuteurs ukrainiens», a-t-elle déclaré le 20 septembre à la chaîne de télévision ARD, concernant la demande de Volodymyr Zelensky de supprimer le droit de veto de la Russie au Conseil de sécurité.

Quelques heures plus tôt, devant l’organe suprême des Nations unies réunissant les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, le président ukrainien avait appelé à priver la Russie de son droit de veto. Une demande qu’avait déjà formulée le président ukrainien en avril 2022, intervenant par visioconférence auprès du Conseil de sécurité.

Lors de son interview à l’ARD, la ministre allemande a dit comprendre le peuple ukrainien, avant d'indiquer toutefois «nous ne soutenons pas tout ce qui vient du gouvernement ukrainien». «Cela est également important pour le débat en Allemagne», a-t-elle ajouté.

Nouvelle aide militaire à l'Ukraine 

Durant son intervention new-yorkaise, le président ukrainien a également plaidé en faveur de l’octroi à l’Allemagne d’un siège permanent, à l’occasion de la réforme du Conseil de sécurité.

En plus de provoquer l’ire de Varsovie – «Zelensky ne semble pas se souvenir que l'Allemagne n'est pas venue en aide à l'Ukraine», a notamment réagi le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak –, ce plaidoyer du président ukrainien en faveur de Berlin a également été reçu avec prudence par Annalena Baerbock. Si cette dernière a jugé nécessaire une réforme de l’ONU, «cela n'arrivera pas demain», a-t-elle assuré. «On ne peut pas dire : OK, changeons juste le Conseil de sécurité, ce serait un peu naïf», a assuré à l’ARD la cheffe de la diplomatie allemande.

Interrogée sur les missiles de croisière Taurus, que réclame Kiev, la ministre allemande a affirmé comprendre l’impatience ukrainienne, mais ne s'est pas engagée sur un calendrier, précisant que des questions techniques restaient à clarifier.

Avec plus de 22 milliards d’euros d’aide depuis février 2022, Berlin est le principal soutien européen de Kiev. Le 18 septembre, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait annoncé un nouveau paquet d’aide – essentiellement militaire - de 400 millions d’euros aux forces ukrainiennes.