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78e Assemblée générale de l’ONU : le débat se poursuit

Le médiatique débat général de l’Assemblée générale de l’ONU débute ce 19 septembre, à New York. Il se tiendra jusqu’au 26 septembre. Plus de 140 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus pour cette 78e grand-messe annuelle de l’ONU.

Mercredi 20 septembre

Suite du CSNU : réunion sur le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine

«L’Occident est responsable de la guerre civile en Ukraine» a déclaré Sergueï Lavrov, qualifiant d'«hypocrite» la position des Etats-Unis, ayant entraîné cette crise en Europe.

«En février 2015, nous avons conclu les accords de Minsk», a rappelé Sergueï Lavrov. «Tous les signataires à l'exception de Vladimir Poutine ont déclaré récemment avoir voulu gagner du temps [contre la Russie]» plutôt que de respecter l'accord. 

«L’Occident après la fin de la guerre a fait le choix de devenir le chef de toute l’humanité et d’ignorer l’héritage des pères fondateurs de l’ONU», a fustigé Sergueï Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU, juste après une intervention d’Antony Blinken.

Aussi a-t-il dénoncé l’ingérence américaine à Kiev en 2014 mais aussi en 2004, désirant «rétablir la chronologie des incidents», et dénonçant la politique hostile aux populations russophones du Donbass par les nouvelles autorités ukrainiennes. 

Revendiquant le droit à l'autodétermination des peuples, Sergueï Lavrov a tancé «les néonazis ayant pris le pouvoir à Kiev» qui ont bafoué les droits des minorités, «[leur] propre histoire et [leur] propre population».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé ce 20 septembre «l'agression criminelle» de la Russie en Ukraine, en s'adressant pour la première fois en personne au Conseil de sécurité de l'ONU.

«La plupart des pays du monde reconnaissent la vérité sur cette guerre», a déclaré Volodymyr Zelensky, qui faisait face à l'ambassadeur russe à l'ONU Vassili Nebenzia assis devant lui. «Il s'agit d'une agression criminelle et injustifiée de la Russie contre notre nation, qui vise à s'emparer du territoire et des ressources de l'Ukraine», a poursuivi le président ukrainien.

Ce dernier a également fustigé le droit de veto russe qui, selon lui, provoquerait le «blocage» du Conseil de sécurité de l'ONU.

L'ambassadeur israélien aux Nations Unis a déployé une affiche pendant le discours du président iranien, avant d'être expulsé de l'hémicycle. Le diplomate de l'Etat hébreu fustige l'ONU pour avoir reçu celui-ci.

De son côté, dans son discours, le président iranien a fustigé l'occupation israélienne de Jérusalem et de la Cisjordanie tout en prenant fait et cause pour les actions palestiniennes. Il a par ailleurs soutenu la nécessité de la reconnaissance d'un Etat palestinien, exigeant le retrait israélien des colonies. 

Recep Tayyip Erdogan a soutenu l’appel d’Antonio Guterres en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. «Nous sommes d’abord avec le secrétaire général, qui a fait observer que les institutions créées au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale ne reflètent plus le monde contemporain», a déclaré ce 19 septembre le président turc depuis la tribune de l’ONU.

Mardi 19 septembre

«Le moment est venu […] de permettre au Conseil de sécurité de mieux répondre aux défis», a déclaré Cyril Ramaphosa, désireux de voir la réforme accélérer pour laisser davantage de place à de nouveaux membres, de manière permanente.

«De nombreux pays du Nord sont riches des ressources minérales qui se trouvent en Afrique […] ces richesses doivent bénéficier aux Africains», a fait valoir Cyril Ramaphosa.

Evoquant l’initiative diplomatique africaine pour le conflit ukrainien, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a insisté pour «que soit respecté le principe d’intégrité territoriale de chaque pays», revendiquant avoir plaidé pour le retour d’enfants ukrainiens, et pour accroître les échanges de prisonniers. Aussi a-t-il réclamé de «s’abstenir de toute action susceptible d’accroître le conflit ».

Intervention de Cyril Ramaphosa, président de l'Afrique du Sud, lors de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU :

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime devant l’Assemblée générale des Nations unies :

Le président américain Joe Biden a réitéré son soutien à une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à l’«accélération» de la coopération internationale.

«Nous reconnaissons également que pour relever les défis du jour, les institutions, vieilles de plusieurs décennies, doivent être adaptées pour maintenir la paix dans le monde», a déclaré Joe Biden, qui avait annoncé lors de la précédente Assemblée générale de l'ONU que les Etats-Unis étaient favorables à cette réforme du Conseil de sécurité.

Au cours de son intervention, le président brésilien a mené une charge contre les institutions internationales actuelles, estimant «inacceptables» les disparités de traitement du FMI et de la Banque mondiale à l’égard des pays.

«Les jalons d’une nouvelle gouvernance économique font encore défaut. Les BRICS sont le fruit de l’inertie et constituent une plateforme stratégique pour promouvoir la coopération entre les pays émergents», a-t-il estimé.

Les BRICS sont «une force, qui œuvre en faveur d’un commerce international plus juste», assure Lula

«L’élargissement du groupe à l’occasion du sommet de Johannesbourg nous permet de renforcer notre lutte en faveur d’un ordre mondial permettant la pluralité économique et géographique et politique au XXIe siècle», a poursuivi le chef d’Etat. «Nous sommes une force qui œuvre en faveur d’un commerce international plus juste à l’heure où le multilatéralisme est en crise», a-t-il encore déclaré.

Le Conseil de sécurité «perd progressivement en crédibilité», a-t-il poursuivi. Fustigeant la «paralysie» de l’organe phare des Nations unies, «preuve la plus éloquente de l’importance de la réforme », Lula estime ainsi que la fragilité du Conseil «est le fruit de mesures des membres permanents, qui s’adonnent à des guerres interdites, avec pour objectif l’explosion territoriale ou des changements de régime».

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a déploré le sort qui était réservé en Occident au fondateur de WikiLeaks. «Des journalistes, tels que Julian Assange, ne sauraient être condamnés dans une société utilisant l’information de façon transparente et légitime», a déclaré le chef d’Etat brésilien à la tribune de l’ONU, appelant à «lutter contre la mésinformation» et à développer la cybersécurité.

Incarcéré depuis avril 2019 à la prison de haute sécurité de Belmarsh, en Angleterre, le journaliste et lanceur d’alerte australien est sous la menace d’une extradition vers les Etats-Unis, où il encourt des dizaines d'années en prison pour la publication de centaines de milliers de documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

14h00

Le débat général, qui réunit de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement du monde, débute ce 19 septembre au siège new-yorkais des Nations unies. Cette année il a pour thème : «Rétablir la confiance et raviver la solidarité : accélérer l'action menée pour réaliser le Programme 2030 et ses objectifs de développement durable en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous.»