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Reprise des combats dans le camp palestinien d'Aïn el-Héloué au Liban

Alors que le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas s'étaient engagés à maintenir le cessez-le-feu, les combats fratricides dans le camp palestinien d'Aïn el-Héloué ont repris. Les affrontements ont fait sept mors et 16 blessés.

Sept personnes, dont des civils, ont été tuées et 16 blessées le 13 septembre lors de nouveaux combats entre factions rivales dans un camp de réfugiés palestiniens dans le sud du Liban, selon un nouveau bilan du Croissant-Rouge palestinien.

Le 12 septembre, le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et son rival islamiste Hamas s'étaient engagés à maintenir un fragile cessez-le-feu décrété la veille dans la soirée à Aïn el-Héloué, le plus grand camp palestinien du Liban, où les combats ont été déclenchés le 7 septembre entre groupuscules islamistes et combattants du Fatah. Le Hamas n'est pas partie prenante aux combats.

Des membres du Fatah et du Hamas se rencontrent à Beyrouth

«Les combats ont fait sept morts [le 13 septembre] et 16 blessés», parmi lesquels des civils, à Aïn el-Héloué, a déclaré à l'AFP le directeur de la communication du Croissant-Rouge palestinien au Liban, Imad Hallak.

Selon un correspondant de l'AFP à Saïda, ville voisine du camp, des blessés ont été transportés vers deux hôpitaux, l'un à l'intérieur du camp et l'autre à Saïda. Les violents combats à la mitrailleuse et à la roquette ont bloqué la route qui jouxte le camp.

Des dizaines de familles palestiniennes ont fui les violences. Le nouveau bilan porte à 16 le nombre de personnes tuées et à une centaine celui des blessés, parmi lesquels des civils, depuis le 7 septembre, selon Imad Hallak.

Le 12 septembre, de hauts responsables palestiniens, dont Azzam al-Ahmad du Fatah, la formation la plus puissante à Aïn el-Héloué, et Moussa Abou Marzouk du Hamas, se sont rencontrés à l'ambassade palestinienne à Beyrouth, selon un communiqué conjoint le 13 septembre.

Les Palestiniens vivent dans 12 camps différents au Liban

Ils ont souligné leur «plein engagement à consolider le cessez-le-feu» et à «poursuivre la coordination avec l'Etat libanais», d'après le texte. Mais les combats ont repris dans la soirée du 13 septembre.

En vertu d'un accord de longue date, l'armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes. Azzam al-Ahmad a évoqué le 13 septembre la situation avec le Premier ministre libanais Najib Mikati et les principaux responsables sécuritaires libanais.

Aïn el-Héloué est le plus grand des 12 camps palestiniens au Liban, qui ont été établis après l'arrivée de réfugiés contraints à l'exode pendant la première guerre israélo-arabe, déclenchée lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Quelque 54 000 réfugiés s'y entassent, dont des islamistes radicaux et des personnes recherchées par la justice. Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les derniers combats ont déplacé des centaines de familles.

Fin juillet-début août, 13 personnes ont péri lors d'affrontements similaires pendant cinq jours. Ces violences étaient les plus graves depuis des années. L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est basée en Cisjordanie occupée, tandis que le Hamas contrôle la bande de Gaza.