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Forum de Vladivostok : l'Extrême-Orient russe, une priorité nationale, explique Poutine

Le 12 septembre, le président russe a participé à la session plénière du Forum économique oriental de 2023 à Vladivostok. La jonction entre l’Occident et l’Orient russes est selon Poutine une «mission historique».

«Ce qui se passe dans le monde ces dernières années a stimulé notre travail avec l’Extrême-Orient», a résumé le président russe Vladimir Poutine lors de la session plénière du forum économique de Vladivostok, le 12 septembre. 

L'émergence d'un monde multipolaire voit l'essor de nouvelles régions

Tandis que «les pays occidentaux détruisent le système économique, social et financier qu’ils avaient eux-mêmes créés», «certains pays refusent de céder aux sanctions et aux restrictions qui leur sont imposées dans différentes régions du monde » a jeté Vladimir Poutine, expliquant que le monde multipolaire qu’il voit se dessiner implique «de nouveaux modèles, pour l’ensemble des peuples et non pour un petit nombre d’élus».

Géographiquement, l’extrême Orient russe est un véritable défi pour la Fédération de Russie, à la fois périphérique, mais représentant une ouverture sur l’immense zone pacifique. Ainsi Poutine a-t-il précisé que le chiffre d'affaires des échanges commerciaux avec les pays de la région Asie-Pacifique avait augmenté de 13,7% l'année dernière et de 18 % au cours du premier semestre 2023. 

La jonction entre l’Occident et l’Orient russes est selon Poutine une «mission historique» qui permettra à la Russie «de travailler de façon flexible».

Renforcement du tissu industriel, nouveau système douanier et fiscal, soutien aux entreprises : en dix ans, 125 000 emplois et 700 nouvelles entreprises ont été créés dans les cinq régions de cet Extrême-Orient selon Poutine, tandis que l’Etat russe y a injecté durant la même période 7 000 milliards de roubles [environ 70 milliards d'euros].

Un besoin en énergie 

Les «cinq régions d’Extrême-Orient sont parmi les plus productives de Russie, notamment celle de Mogadan. Reste que le problème de la capacité énergétique reste à résoudre, a souligné le président russe, qui a évoqué le renouvellement du système énergétique via la mise en place d’un programme d’augmentation des capacités nucléaire «à l’horizon 2050».

Un plan qui «s’accompagnera d’une gazification de la Sibérie ou de la Bouriatie», c'est-à-dire des régions plus centrales de Russie, encore une fois pour relier les relier toutes entre elels. Le Président russe a d’ailleurs souligné au passage le développement conjoint du bassin arctique, grâce aux nouveaux gazoducs comme Yamal, ou le développement de ports, notamment celui de Mourmansk.

Relevant les travaux ferroviaires dans la région du lac Baïkal, notamment de nouveaux tunnels et de ponts, le dirigeant russe a aussi salué la liaison entre les régions de Kabarovsk (à la frontière chinoise) et celle de Yakoutie, au nord-ouest de celle-ci.

Relier Moscou au Pacifique en autoroute, prévue pour 2030, sera selon le Président une base pour le développement «touristique, logistique, agricole et industriel», tout comme le développement des liaisons aériennes, «pour ne pas avoir à passer par Moscou ou d’autres hubs». 

Un autre besoin : booster la démographie

Point essentiel : Poutine a conclu sur les incitations financières à la repopulation de l’Extrême-Orient. «119 000 personnes ont bénéficié de l’aide de l’Etat pour construire leur maison» a-t-il avancé, avant d’annoncer vouloir «rendre les crédits plus accessibles d’ici la fin de cette année». Pour l’heure, les jeunes couples peuvent bénéficier d’une aide pour emprunter «jusqu’à 6 millions de roubles sur 20 ans, à 2%». Le président russe veut «corriger les paramètres» et «augmenter le niveau à 9 millions», et ne plus restreindre ces aides qu’aux jeunes.