«En raison de l’amenuisement de ses stocks de produits chimiques, le site de la Somaïr a été amené à aménager l’organisation du travail en anticipant ses activités de maintenance», a indiqué ce 8 septembre à l'AFP un porte-parole d'Orano (ex-Areva), à propos de sa filiale au Niger.
L'usine de traitement du minerai «a été provisoirement mise en opération de maintenance anticipée», a précisé cette source. «Ces dispositions favoriseront le fonctionnement des installations dans des conditions optimales dès que la situation le permettra», a-t-elle ajouté. Orano précise que la mine est «toujours en pleine activité» et que le travail de ses salariés et d'une partie de ses sous-traitants est maintenu.
Cette phase de maintenance a débuté le 4 septembre, selon un autre porte-parole du groupe à Niamey. «Nous sommes optimistes quant à une résolution rapide de la situation», a-t-il déclaré.
La décision d'avancer cette maintenance, initialement programmée pour début 2024, fait suite «à l'épuisement des stocks de réactifs essentiels pour maintenir notre production en cours, du fait justement de la fermeture des frontières des pays voisins du Niger», a expliqué ce porte-parole basé au Niger.
L'approvisionnement interrompu par les sanctions contre Niamey
Ces sanctions commerciales ont été imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour faire plier les militaires putschistes, au pouvoir depuis le 26 juillet.
L'usine de traitement permet de produire le concentré d'uranium naturel – le Yellow Cake – à partir de l'uranium extrait de la mine. A sa sortie de la mine, l'uranium est concassé puis mis en solution à l’aide de ces réactifs chimiques, qui font défaut aujourd'hui. L'uranium est ensuite commercialisé auprès de clients électriciens, afin d'être converti et enrichi, en vue de la fabrication du combustible destiné aux centrales nucléaires.
Orano a écarté tout risque de pénurie d'uranium, le groupe assurant «la sécurité d’approvisionnement de ses clients grâce à la diversification géographique de ses zones d’implantation», selon son porte-parole à Paris. L'uranium du Niger est exporté «vers la France ou le Canada» à raison de «quatre à six bateaux par an». «Nous ne sommes pas dans une situation d’urgence à court terme. Cette nouvelle organisation [...] nous donne de la visibilité jusqu’à la fin de l’année», selon le porte-parole du groupe à Paris.