Achot Guevorkian, un chroniqueur de Radio Sputnik Arménie, et Mika Badalian, un blogueur arménien aux positions pro-russes, ont été arrêtés le 6 septembre au soir dans la ville arménienne de Goris. Gor Abrahamyan, membre de la commission d’enquête arménienne, a confirmé la détention d’un groupe de sept personnes, toutes suspectées d’être impliquées dans une affaire de «trafic d’armes illicite».
Selon Sputnik, Achot Guevorkian s'est rendu dans la ville de Syunik, dans le sud du pays, à la frontière avec l’Azerbaïdjan, pour un reportage sur la vie dans les régions frontalières. Mika Badalian, lui, a déjà été l'objet d'enquêtes, ayant été accusé d’avoir diffusé de fausses informations sur «des attaques terroristes à Erevan», toujours selon la même source.
Un blogueur critique des positions d'Erevan
Le dirigeant de l’agence fédérale russe chargée des échanges culturels au sein de la CEI (Rossotrudnichestvo), Evguéni Primakov, a rapporté le 7 septembre sur Telegram avoir recueilli l’avant-veille, dans une émission sur Radio Sputnik, ses critiques à l’encontre du gouvernement arménien, que Mika Badalian juge antirusse. Evguéni Primakov a toutefois estimé ne pas voir de lien entre cette interview et son arrestation.
Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé vouloir clarifier les circonstances de cet incident. Sa porte-parole, Maria Zakharova, toujours sur Telegram, a qualifié leur détention de «nouvelle provocation de l'Occident à la veille du forum médiatique russo-arménien à Erevan».
Rossiya Segodnya, la maison-mère de Sputnik, a déclaré suivre la détention des deux intéressés, espérant «que toutes les normes de procédure» seraient respectées et que l’enquête serait «objective et impartiale», et appelant à cesser toute provocation «sapant l’amitié entre les peuples fraternels de Russie et d’Arménie».
Les relations entre la Russie et l’Arménie se sont tendues ces derniers jours. Erevan reproche à Moscou, garant du cessez-le-feu avec l’Azerbaïdjan, de ne pas débloquer le corridor de Latchine, seul point d’accès terrestre entre l'Arménie et le Haut-Karabagh, bloqué par l’Azerbaïdjan.
Le 6 septembre, l'annonce d'exercices conjoints entre les armées américaine et arménienne a été accueilli avec «méfiance» par le porte-parole du Kremlin.