«Il y a un État d'apartheid ici.» Cette phrase ne provient pas d'associations humanitaires ou d'un quelconque Palestinien, mais d'un ancien chef du Mossad, Tamir Pardo.
Ancien directeur du service de renseignement israélien de 2011 à 2016, il a évoqué dans une interview accordée à Associated Press le 6 septembre le traitement des Palestiniens en Cisjordanie. «Dans un territoire où deux personnes sont jugées selon deux systèmes juridiques, c'est un État d'apartheid», a-t-il déclaré.
Des propos qui ont provoqué la colère du clan Netanyahou
Ses propos ont provoqué l'ire du Likoud, parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou. «Nous condamnons fermement la remarque honteuse et mensongère de Tamir Pardo», a martelé le parti dans un communiqué, avant d'ajouter que l'armée israélienne agissait «moralement pour défendre les citoyens israéliens tout en évitant de blesser des innocents». Pour le Likoud, l'ancien chef du Mossad «calomnie Israël».
Les propos de l'ancien directeur des services de renseignement israéliens rejoignent ainsi les conclusions des différentes associations humanitaires, à l'instar d'Human Right Watch qui dans un rapport datant d'avril 2021 dénonçait les «crimes d'apartheid et de persécution». En janvier 2021, l'ONG israélienne, B'Tselem accusait aussi l'Etat hébreu d'appliquer «un régime d'apartheid» sur tous les territoires qu'il administrait.
Ce n'est pas la première fois que Tamir Pardo s'oppose à Benjamin Netanyahou. Il se serait, selon ses dires en 2018 dans Haaretz, opposé à ce dernier en 2011 alors que le chef du gouvernement avait demandé à l'armée et le Mossad de préparer une attaque de l'Iran. Plus récemment, en février 2023, Tamir Pardo avait appelé à la démission de Netanyahou, s'opposant à la réforme judiciaire restreignant les pouvoirs de la Cour suprême de l'Etat hébreu et appelant à manifester.