Le Premier ministre nommé par le gouvernement militaire au Niger a affirmé le 4 septembre que «des échanges» étaient «en cours pour que les forces françaises basées dans le pays se retirent «rapidement», tout en espérant «maintenir une coopération» avec la France.
Rappelant que le gouvernement nigérien avait dénoncé des accords militaires avec Paris, Ali Mahaman Lamine Zeine a affirmé que les forces françaises étaient «dans une position d'illégalité». «Les échanges qui sont en cours devraient permettre très rapidement que ces forces se retirent», a-t-il encore estimé.
Une entente avec la Cédéao d'ici «quelques jours» ?
«Ce qui nous intéresse c'est, si possible, de maintenir une coopération avec un pays avec qui on a partagé énormément de choses», a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse.
Le Premier ministre a par ailleurs affirmé que son pays avait «bon espoir de parvenir à une entente», d'ici «quelques jours», avec les Etats ouest-africains qui brandissent la menace d'une intervention armée.
L'ambassadeur français méprisant, selon Niamey
Les tensions diplomatiques sont à leur comble entre le régime militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat du 26 juillet et la France qui ne reconnaît pas sa légitimité. Quelque 1 500 soldats français sont stationnés au Niger pour participer à la lutte antidjihadiste dans le cadre d'accords militaires bilatéraux.
Le 3 août, les généraux qui ont pris le pouvoir par un coup d’État avaient dénoncé plusieurs de ces accords. L'un de ces textes contenait un préavis d'un mois, selon les militaires. Le Niger a par ailleurs retiré l'immunité et le visa diplomatiques de l'ambassadeur de France Sylvain Itté et exigé son expulsion.
Mais la France, qui réaffirme régulièrement qu'elle ne reconnaît pas les nouvelles autorités de Niamey, a indiqué qu'elle ne comptait pas appliquer ces décisions, qu'il s'agisse des soldats ou de l'ambassadeur. Ali Mahaman Lamine Zeine a estimé que l'ambassadeur français avait eu un «comportement de mépris», en refusant de répondre à une invitation à une rencontre avec les autorités, le 25 août.
Ce week-end, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Niamey pour réclamer le départ des forces françaises.