«L'ambiance était houleuse », a indiqué la police suédoise le 3 septembre, après un rassemblement à Malmö encore organisé par le réfugié irakien Salwan Momika, à l'initiative d'événements similaires ayant provoqué la colère du monde musulman. Un ville du sud du pays où vit une importante population immigrée.
Selon la chaîne de télévision publique SVT, quelque 200 personnes sont venues assister à la scène. «Des spectateurs ont manifesté leur émotion, après que l'organisateur eut brûlé les écrits», a indiqué la police dans un communiqué, précisant que «des émeutes violentes» ont éclaté à 13h45 (11h45 GMT).
Jets de pierres sur Momika
Selon la police, le rassemblement a pris fin après le départ de l'organisateur, mais un groupe de personnes est resté sur place. Une dizaine d'individus ont été interpellés pour troubles à l'ordre public et deux autres arrêtés sous le soupçon d'avoir participé à des émeutes violentes.
Selon les médias, des spectateurs ont lancé des pierres sur Salwan Momika. Une vidéo montre des protestataires tentant de rompre le cordon de la police avant avoir été stoppés par cette dernière. Sur une autre vidéo, on voit un homme qui essaye d'arrêter le véhicule de la police qui transporte le réfugié irakien pour l'emmener en dehors des lieux.
Fin juillet, Salwan Momika, 37 ans, et un autre homme, Salwan Naja, avaient piétiné un exemplaire du Coran à Stockholm avant d'y mettre le feu, comme ils l'avaient fait lors de précédents rassemblements qui avaient provoqué des tensions diplomatiques entre la Suède et des pays du Proche-Orient.
Le gouvernement suédois a condamné les profanations du Coran tout en soulignant que la Constitution de la Suède protégeait le droit de réunion et la liberté d'expression.
Des protestataires irakiens ont attaqué à deux reprises en juillet l'ambassade suédoise à Bagdad, déclenchant un incendie à l'intérieur de la mission diplomatique lors du deuxième assaut.
A la mi-août, le service de la sûreté suédoise a annoncé avoir relevé le niveau d'alerte terroriste à 4 sur une échelle de 5, les vives réactions suscitées à l'étranger par les profanations du Coran sur le sol suédois faisant du pays une «cible prioritaire». Début août, la Suède a également décidé de renforcer les contrôles à la frontière.
Le Danemark voisin, où ont également eu lieu des profanations publiques du Coran, a annoncé qu'il envisageait d'interdire les autodafés du livre sacré des musulmans. La Suède réfléchit aux moyens légaux de le faire aussi.