Au moins quatre soldats arméniens ont été tués et trois militaires azerbaïdjanais blessés, lors de nouveaux accrochages près de la frontière, ont annoncé ce 1er septembre les autorités des deux pays, nouvel épisode de tensions dans un contexte de conflit larvé autour du plateau du Haut-Karabagh.
«À la suite de la provocation azerbaïdjanaise, la partie arménienne compte quatre morts au combat et un blessé», a déploré le ministère arménien de la Défense dans un dernier communiqué, après avoir initialement fait état de deux militaires tués et un blessé. Le ministère a indiqué qu'il ferait «ultérieurement une déclaration» concernant les soldats tués, «ainsi que sur l'état de santé du soldat blessé, après avoir informé les familles».
La région de Sotk, où a eu lieu l'accrochage selon Erevan, se situe dans le sud-est de l'Arménie, à la frontière avec l'Azerbaïdjan, où les incidents sont courants entre les armées des deux pays.
De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé que l'armée arménienne avait «blessé deux [de ses, ndr.] militaires» dans une frappe de drone dans la région de Kalbajar, là aussi près de la frontière commune, et un autre soldat par des tirs. «Toute la responsabilité de la situation tendue et de ses conséquences possibles incombe aux dirigeants politico-militaires de l'Arménie», a dénoncé le ministère azerbaïdjanais, assurant que l'Arménie accumulait «du matériel militaire et des troupes supplémentaires» près de la frontière.
Un nouveau conflit «très probable», estime le Premier ministre arménien
Le dernier accrochage meurtrier d'importance remontait au 28 juin, quand quatre soldats arméniens avaient déjà été tués dans le Haut-Karabagh, région séparatiste à majorité arménienne disputée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Bakou et Erevan s'étaient accusés mutuellement de la responsabilité de cette nouvelle escalade dans cette zone montagneuse au cœur des tensions depuis les années 1990.
Ces incidents armés à la frontière interviennent alors qu'Erevan accuse Bakou depuis décembre d'entraver l'approvisionnement vers le Haut-Karabagh, en bloquant une route cruciale, le corridor de Latchine, provoquant des pénuries et une «crise humanitaire». Bakou, qui défend l'installation d'un point de contrôle en invoquant des raisons de sécurité, affirme que le transport civil peut circuler sans entrave via cet axe terrestre.
Dans ce contexte délicat, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait estimé mi-juillet auprès de l'AFP qu'une nouvelle guerre de son pays avec l'Azerbaïdjan était «très probable».
La dernière guerre entre les deux pays, en 2020, s'était soldée par une défaite de l'Arménie, l'Azerbaïdjan reprenant le contrôle de territoire dans et autour du Haut-Karabagh. Un cessez-le-feu, signé sous l'égide de Moscou, a été suivi du déploiement d'un contingent de soldats de la paix russes, mais les tensions restent vives et les négociations pour la signature d'un traité de paix n’avancent pas.