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Géorgie : le parti au pouvoir lance une procédure de destitution contre la présidente Zourabichvili

Rêve géorgien a annoncé le 31 août qu'il lançait une procédure de destitution à l'encontre de la présidente du pays. Lui sont reprochés des voyages en Europe auxquels le gouvernement, à qui incombe la politique étrangère du pays, s’était opposé.

«Il est clair que la présidente s'est rendue coupable d'une violation grossière de la constitution» a déclaré le 31 août Irakli Kobakhidze, le chef du parti au pouvoir Rêve géorgien, cité l'agence de presse nationale Interpress. «C’est un acte très grave qui appelle une réponse appropriée, nous sommes tenus de réagir», a ajouté le responsable politique.

«Selon la constitution géorgienne, le président n'est autorisé à représenter le pays à l'étranger et à engager des négociations internationales qu'avec l'approbation du gouvernement», précise ce juriste de formation. Or, comme le rappelle Irakli Kobakhidze, «la destitution du président est la seule réponse prévue en cas de violation de la constitution».

«Toute tentative d'empêcher la présidente d'effectuer des visites est anticonstitutionnelle» avait répondu dans la foulée, la porte-parole de la présidente, Salomé Samadachvili. Cette dernière a, en outre, accusé Rêve géorgien d'«obéir à Moscou, qui ne veut pas que notre pays obtienne le statut de candidat».

Un voyage présidentiel malgré le refus du gouvernement

Cette passe d'armes était une réaction au voyage en Europe, annoncé la veille, par la présidente géorgienne. Un déplacement vis-à-vis duquel le gouvernement avait signifié à la présidente son désaccord. Malgré tout, celle-ci rencontrait son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier à Berlin le 31 août et s'entretenait ce 1er septembre avec le président du Conseil européen, Charles Michel afin de lancer une campagne en faveur de la candidature de la Géorgie à l'entrée dans l'UE. En juin 2022, Bruxelles avait accordé le statut de candidat à l'Ukraine et la Moldavie, mais pas à la Géorgie.

Après l'annonce de la procédure de destitution lancée à son encontre, la présidente géorgienne a reçu le soutien de plusieurs politiques du Vieux continent. Sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée tchèque Marketa Gregorova s’est ainsi dite «choquée» et a salué une cheffe d’Etat «fermement pro-européenne». Michael Roth, président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, s'est quant à lui dit «solidaire» de la présidente. «Une véritable dirigeante européenne» a-t-il estimé sur le réseau social américain, regrettant que le «Rêve géorgien ne menace le rêve européen du peuple géorgien».

Pour autant, de l'aveu même d'Irakli Kobakhidze, la procédure de destitution à de faibles chances d'aboutir dans la mesure où elle doit recevoir «le soutien de cent parlementaires», sur les 150 que compte le parlement géorgien. Selon Kobakhidze, «Zourabichvili compte sur le "Mouvement national uni"», le principal parti d'opposition pro-occidental, dirigé auparavant par l'ancien président Mikheïl Saakashvili.