Le président du Nigeria, Bola Tinubu, également à la tête de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a évoqué le 31 août une transition de neuf mois pour les militaires au pouvoir depuis fin juillet au Niger, à l'image de ce qui s'était passé au Nigeria à la fin des années 90.
«Le président ne voit pas de raison que cela ne puisse pas se reproduire au Niger, si les autorités militaires au Niger sont sincères», rapporte un communiqué de la présidence nigériane.
Un précédent de transition au Nigeria
Bola Tinubu a rappelé que le Nigeria avait renoué avec un pouvoir civil en 1999 après une période de transition de neuf mois instituée par le général Abdulsalami Abubakar, qui avait hérité d'un pouvoir militaire à la mort du général Sani Abacha.
Abdulsalami Abubakar s'était rendu au Niger le 19 août à la tête d'une délégation de la Cédéao. Le soir même, le nouvel homme fort à Niamey, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé une période de transition de trois ans maximum et mis en garde les pays étrangers contre une éventuelle intervention militaire.
Tinubu a par ailleurs averti que les sanctions imposées au Niger par la Cédéao ne seraient pas allégées sans «ajustements positifs» des militaires à Niamey. «Les actes des militaires sont inacceptables. Le plus tôt ils font des ajustements positifs, le plus rapidement nous reviendrons sur les sanctions pour alléger les souffrances que nous voyons au Niger», a-t-il dit.
Le 30 août, une délégation algérienne a proposé aux putschistes un plan de transition de six mois, au lieu des trois ans suggérés par les militaires de Niamey.