Sergueï Lavrov a réitéré le 31 août l’engagement de la Russie de revenir dans l’initiative de la mer Noire, dit «accord céréalier», dès lors que la partie du deal la concernant sera respectée.
«Dès que toutes les affirmations, qui sont stipulées dans le mémorandum de l’ONU énoncé par monsieur Guterres [Secrétaire général des Nations unies, ndlr.], seront respectées nous reviendrons immédiatement au paquet d’accords qui a été convenu», a déclaré le chef de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse à Moscou avec son homologue turc Hakan Fidan.
«Tous les obstacles proviennent de pays occidentaux», a assuré le ministre russe, à propos du non-respect de ces clauses. «Nous demandons aux pays occidentaux d’avoir une attitude constructive, mais ils ne le veulent pas. Donc tout se résume aujourd’hui à des promesses» a-t-il insisté, avant d’assurer que dès que ces «promesses» laisseront place à «des garanties, avec des résultats concrets […], nous reprendrons la mise en œuvre complète de ces accords».
Pourparlers Poutine – Erdogan en perspective à Sotchi
Mi-juillet 2023, après avoir averti plusieurs mois durant qu’ils suspendraient leur participation à l’initiative de la mer Noire si les termes les concernant n’étaient pas respectés, les Russes n’ont pas prorogé leur signature. Signés en juillet 2022, sous l’égide de l’ONU et le concours de la Turquie, ceux-ci permettaient à l’Ukraine de poursuivre ses exportations de céréales et denrées alimentaires à travers la mer Noire.
Parmi les demandes de Moscou figure la levée des sanctions occidentales sur ses exportations d’engrais et de produits alimentaires, la reconnexion au système Swift de Rosselkhozbank – une banque publique d'investissement dans le secteur agricole –, ou encore la reprise des livraisons de matériel agricole et de pièces détachées ainsi que du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa, composant chimique essentiel de l'engrais minéral.
L’absence «totale de progrès» dans la mise en œuvre de ces conditions de Moscou a fait «perdre son sens» aux accords, avait souligné début août Vladimir Poutine auprès de Recep Tayyip Erdogan lors d’un échange téléphonique.
Les deux présidents doivent se rencontrer prochainement à Sotchi. Rendez-vous où devrait être abordée la relance de cette initiative de la mer Noire, a déclaré à la presse Hakan Fidan. «Il y a désormais un processus basé sur une meilleure compréhension et réponse par rapport aux demandes de la Russie», a précisé le chef de la diplomatie turque.