Jeudi 24 août
En marge de ce dernier jour du sommet des BRICS à Johannesbourg, le président sénégalais Macky Sall a commenté le rôle du pays dans le processus d’élargissement de l’organisation. Bien que le Sénégal ne soit pas membre des BRICS, il va travailler «en étroite collaboration» avec les pays membres, a ajouté le dirigeant africain.
Suite de la session plénière des BRICS.
Commentant la crise au Niger, Sergueï Lavrov a jugé qu’une intervention de la Cédéao serait «néfaste», et «causerait la mort de milliers de personnes».
Les critères d'élargissement des BRICS tiennent compte du poids, de la crédibilité, de l'importance et de la position d'un pays sur la scène internationale, a rapporté Sergueï Lavrov.
Les ministres des Finances des BRICS formeront un groupe pour le prochain sommet de Kazan sur la formation d'un système de paiement alternatif, a-t-il aussi fait savoir.
Dans ses documents adoptés à Johannesbourg, le groupe des BRICS a plaidé pour un élargissement des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU à l’Inde et au Brésil, a indiqué Sergueï Lavrov. Le diplomate russe a rejeté les candidatures du Japon et de l’Allemagne, qu’il a qualifiés «d’exécutants » des volontés occidentales.
Sur 23 demandes officielles, six candidats ont été acceptés. Cela s’explique par une volonté de se rapprocher du groupe des cinq au vu de l’hégémonie occidentale, a jugé Sergueï Lavrov.
«Tout cela est manifeste, il est clair que cette hégémonie est mondiale, que l’objectif des Etats-Unis en punissant la Russie par le biais de l’Ukraine vise à rejeter toute position différente», a fustigé le diplomate.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré, en marge du sommet des BRICS, le président bolivien Luis Arce Katakora.
«Les parties ont confirmé leur orientation vers le renforcement du partenariat multiforme russo-bolivien», a fait savoir la diplomatie russe. «Les questions de la mise en œuvre de la demande d'adhésion de la Bolivie aux BRICS ont été abordées», a-t-il ajouté.
Les BRICS ne s'opposent à personne, mais la création d'un ordre mondial multipolaire suscite des inimitiés, a déclaré en substance Vladimir Poutine, dénonçant ceux qui veulent «préserver le monde unipolaire».
L’Occident met en œuvre «un colonialisme dans un nouvel emballage» : «Les colonisateurs modernes tentent de résoudre les problèmes aux dépens d'autrui en siphonnant les ressources des pays en développement.» La majorité mondiale, fatiguée des pressions occidentales, est selon lui désireuse d’une coopération «sur un pied d’égalité».
Vladimir Poutine a de surcroît fustigé les attaques occidentales à l’encontre des valeurs traditionnelles.
Session plénière des pays membres et candidats des BRICS :
«Aujourd’hui est un jour historique», a salué le président chinois Xi Jinping. «C’est un nouveau point de départ pour l’action au sein des BRICS», a-t-il ajouté. «Je suis convaincu que ce travail permettra d’obtenir beaucoup de résultats pour tous nos pays. Nous allons ouvrir un nouveau chapitre dans l’établissement d’un monde multipolaire», a-t-il conclu.
«L’Inde a toujours soutenu l’idée d’une expansion des BRICS», a déclaré son Premier ministre Narendra Modi, saluant «une nouvelle dynamique» et «la foi qu’ont beaucoup de pays dans le monde en un monde multipolaire». «En travaillant de concert, nos équipes ont su valider des procédures d’élargissement», a-t-il ajouté.
«Nous accordons un grand respect au travail qui est fait [au sein de BRICS]», a salué le président russe Vladimir Poutine, en vidéoconférence. «Nous sommes pour la poursuite de l’expansion de la puissance des BRICS», a-t-il conclu.
Les cinq pays membres ont adopté les critères d’élargissement des BRICS, a confirmé le président sud-africain Cyril Ramaphosa. L’Argentine, L’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis ont été invités à devenir membres des BRICS, a-t-il fait savoir, avant de préciser que leur adhésion était prévue le 1er janvier 2024.
Présentation des déclarations du sommet des BRICS.
Le 24 août marque la dernière journée du sommet des BRICS à Johannesbourg. Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud prendront la parole au cours de la séance plénière de ce jour. La parole sera également donnée à tous les pays candidats à l'adhésion.
Mercredi 23 août
Les dirigeants des BRICS ont adopté un document portant sur les lignes directrices et les principes de l’expansion du groupe, a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor.
«Nous sommes tombés d'accord sur la question de l'élargissement. Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus pour considérer les pays souhaitant devenir membres des BRICS. C'est très positif», a déclaré la diplomate sur Ubuntu Radio.
Johannesbourg : un agent de sécurité sud-africain stoppe un assistant de Xi Jinping.
Le 23 août, lors du sommet des BRICS, un incident a eu lieu lorsqu'un assistant de Xi Jinping a été brutalement stoppé par des agents de sécurité sud-africains. Alors qu'il tentait de suivre le président chinois dans la salle de réunion, sa tentative pour rattraper le dirigeant chinois a été désapprouvée par les agents du service de sécurité. Ils l'ont immobilisé et lui ont fermé la porte au nez.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré l'ancien président de la République d'Afrique du Sud (1999-2008) Thabo Mbeki en marge du sommet.
Ceux-ci ont salué «la forte dynamique de l'interaction politique entre la Russie et l'Afrique du Sud, notamment au sein de l'ONU, des BRICS et d'autres forums internationaux», mais aussi «la proximité ou la coïncidence des approches des deux pays face aux grands problèmes mondiaux». «Une attention particulière a été accordée aux questions de sécurité, notamment à la situation en Ukraine et dans ses environs», a conclu la diplomatie russe.
Sergueï Lavrov a félicité son homologue indien pour l’alunissage réussi de l’engin Vikram.
Le 23 août, au cours de la réunion bilatérale en marge du sommet des BRICS à Johannesbourg, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a félicité son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar pour l’alunissage réussi de l’engin indien Vikram, qui a eu lieu le même jour. L'Inde est devenue le quatrième pays après l'URSS, les États-Unis et la Chine à poser un engin spatial sur la surface de la Lune.
«La mentalité de la guerre froide continue à vouloir s’imposer à notre monde et la situation géopolitique est tendue. Les pays des BRICS doivent suivre la voie du développement pacifique», a également déclaré Xi Jinping. Celui-ci appelle au renforcement de la coopération des membres des BRICS dans les domaines sécuritaire et politique.
«Le développement est un droit inaliénable de tous les pays, ce n’est pas le privilège de quelques pays choisis», a déclaré Xi Jinping, qui appelle au renforcement de la coopération dans le milieu des affaires et dans le domaine des finances «pour assurer la croissance économique». Évoquant une «stagnation économique», au regard des 3% de croissance mondiale prévus par le Fonds monétaire international (FMI) pour 2023 – soit bien en deçà des 6,8% d’inflation –, le président chinois estime que «certains pays sapent les efforts de croissance».
«La Russie, dans sa présidence, travaillera de façon constructive pour renforcer notre rôle et notre autorité qui ne cessent de croître [ceux des BRICS]», a conclu Vladimir Poutine.
«Nous travaillons à des solutions communes en matière financière», a déclaré Vladimir Poutine. «Il y aura la question du règlement des opérations financières en utilisant les devises nationales et en simplifiant les ouvertures douanières», a-t-il ajouté. Cette diversité «soutiendra le nouvel ordre multipolaire», selon le président russe.
En 2024, la présidence des BRICS ira à la Fédération de Russie, a fait savoir Vladimir Poutine : «Nous chercherons à renforcer le caractère multilatéral, avec plus de 200 rencontres à différents niveaux.» En octobre 2024, une rencontre de haut niveau pourrait avoir lieu à Kazan, a-t-il annoncé.
Vladimir Poutine a une nouvelle fois salué l’essor «de nouveaux itinéraires de transport», souhaitant établir des projets et des axes logistiques différents avec ses partenaires des BRICS. La Russie pourrait participer à cela dans le cadre de sa prochaine présidence, a indiqué le président russe.
«Nous devons répondre aux intérêts des uns et des autres», a déclaré le président russe Vladimir Poutine. «Nous nous sommes prononcés contre l’établissement du monde unipolaire», a-t-il rappelé. Avant d'ajouter : «Chaque peuple a le droit de se développer comme il l’entend, aucun pays ne doit affirmer son caractère exceptionnel aux dépens des autres.»
Deuxième journée du sommet de Johannesbourg : réunion élargie des BRICS
Cyril Ramaphosa, le président de l'Afrique du Sud, prononce le discours d'ouverture. Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine se joignent à la réunion.
Mardi 22 août
Lors du sommet des BRICS de Johannesbourg, le président russe a plaidé pour le renforcement des liens économiques entre les pays membres, grâce au développement de nouvelles voies et infrastructures commerciales, notamment via l'Arctique.
Le 22 août, les chefs des ministères des Affaires étrangères du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud se sont réunis à Johannesbourg, visiblement dans une atmosphère détendue.
«Les changements survenus dans les économies des BRICS au cours de la dernière décennie ont largement contribué à transformer la forme de l’économie mondiale», a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Avant d’ajouter : «Les pays des BRICS représentent un quart de l’économie mondiale, un cinquième du commerce mondial et 40% de la population mondiale.»
Les investissements directs étrangers dans les pays des BRICS ont quadruplé en 20 ans, a-t-il avancé, regrettant la «nouvelle vague de protectionnisme» et «l’impact ultérieur des mesures unilatérales».
Appelant à inclure l’Afrique dans un système multilatéral, Cyril Ramaphosa a souligné que le succès d’une zone de libre-échange continentale africaine dépendrait d’investissements massifs dans les infrastructures et un soutien ciblé aux PME.
Forum commercial des BRICS
Dialogue des dirigeants du BRICS Business Forum
Interviennent notamment le président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, le président russe Vladimir Poutine (en visioconférence), le Premier ministre de l'Inde Narendra Modi et Xi Jinping, président de la République populaire de Chine.
Le ministre sud-africain du commerce, Ebrahim Patel, prononce un discours de bienvenue lors du forum commercial des BRICS.
Des délégations étrangères d'Afrique du Sud, de Russie, du Brésil, d'Inde et de Chine participent au programme international du 15e sommet des BRICS qui se tient à Johannesbourg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août. Les États membres des BRICS sont favorables à des économies multipolaires et cherchent à s'éloigner d'un système centré sur l'Occident.
Le ministre sud-africain de la police, Bheki Cele, s'est adressé à des centaines d'agents des forces de sécurité devant le Sandton Convention Centre de Johannesbourg, le 21 août, alors que les mesures de sécurité ont été renforcées à l'approche du 15e sommet des BRICS.
Le ministre russe des Affaires étrangères, qui dirige la délégation russe, est arrivé en Afrique du Sud le 22 août au matin. Sergueï Lavrov a été accueilli à l'aéroport avec des danses folkloriques traditionnelles.
11h30 CET
Avec AFP – Le sommet 2023 des BRICS marque selon ses protagonistes un tournant mondial. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa accueille les dirigeants du Brésil, de Russie, d'Inde, de Chine jusqu’au 24 août à Johannesbourg.
Son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est arrivé dans la capitale économique sud-africaine le 22 août au matin, de même que le président chinois Xi Jinping et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, ne devrait pas tarder.
Le 15e sommet des BRICS intervient à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par le conflit en Ukraine. L'Afrique du Sud, la Chine et l'Inde n'ont pas condamné Moscou depuis le début du conflit et le Brésil a refusé de se joindre aux pays occidentaux pour envoyer des armes à l'Ukraine ou imposer des sanctions à la Russie.
Cyril Ramaphosa a réitéré avec force le 19 août sa politique de «non-alignement», affirmant que l'Afrique du Sud ne se laisserait «pas entraîner dans une compétition entre puissances mondiales».
Dans une tribune publiée le 21 août dans des médias sud-africains, le président Xi Jinping a déclaré que les dirigeants au sommet exhorteraient la communauté internationale «à promouvoir un rôle plus important du mécanisme de coopération des BRICS dans la gouvernance mondiale».
Non-alignés ?
Produisant un quart de la richesse mondiale et comptant 42% de la population du globe, les BRICS ont en commun leur revendication d'un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l'Union européenne. Le groupe cherche à étendre son influence et envisage de s'élargir.
Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe. L'Iran, l'Argentine, le Bangladesh et l'Arabie saoudite font notamment partie des aspirants.
L'Afrique du Sud a planché cette année sur une liste de «directives» pour l'entrée de nouveaux membres, a indiqué le 21 août la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, cette expansion étant encore à discuter.
Une cinquantaine de chefs d'Etat «amis des BRICS» sont également attendus au sommet. Pretoria a aussi annoncé la venue du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.