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Niger : la Cédéao rejette l'idée d'une transition de trois ans des militaires

Les pays ouest-africains opposés au coup d'Etat au Niger ont rejeté l'idée d'une transition de trois ans maximum lancée par les militaires qui ont pris le pouvoir, signe qu'une sortie de crise par la voie diplomatique semble encore lointaine.

«Une période de transition de trois ans est inacceptable», a affirmé Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le 21 août.

«Nous voulons que l'ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible» au Niger, a-t-il ajouté dans une interview à Al-Jazeera, réaffirmant la position inflexible de l'organisation régionale depuis le coup d'Etat du 26 juillet.

Le 19 août, au moment où une délégation de la Cédéao était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé envisager une transition de «trois ans» maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils.

Une idée inenvisageable pour la Cédéao, qui martèle depuis le coup d'Etat que le président renversé Mohamed Bazoum doit être libéré et réinstallé au pouvoir. Et si l'organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour atteindre cet objectif, elle agite toujours la menace de l'usage de la force.

Deux millions d’enfants dans le besoin au Niger

Le 18 août, après une réunion de ses chefs d'état-major à Accra, Abdel-Fatau Musah avait indiqué que «le jour de l'intervention» était fixé tout comme «les objectifs stratégiques, l'équipement nécessaire et l'engagement des Etats membres».

«Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient», a répondu le général Tiani. Les positions des deux camps semblent donc crispées, malgré la médiation du week-end qui a permis aux émissaires de la Cédéao de s'entretenir avec le général Tiani, puis le président déchu Mohamed Bazoum. 

L'Unicef s'est aussi alarmée de la situation humanitaire au Niger ce 21 août, estimant que plus de deux millions d'enfants avaient «besoin d'aide», un chiffre aggravé par la crise en cours. Selon l'organisation onusienne, ces chiffres peuvent augmenter «si les prix des denrées alimentaires continuent de grimper et si une récession économique frappe les familles, les ménages et les revenus». Le Niger est depuis le 30 juillet sous le coup de lourdes sanctions économiques imposées par la Cédéao.