Après les propos de Bachar al-Assad sur un retrait impératif des forces turques pour initier une normalisation des relations bilatérales, le ministre turc de la Défense Yasar Guler a rejeté la demande syrienne.
«La Turquie veut sincèrement la paix mais nous avons aussi des sensibilités. Il est impensable pour nous de nous retirer sans assurer la sécurité de nos frontières et de notre peuple», a-t-il déclaré à la télévision nationale le 13 août.
En effet, lors d'une interview accordée à la chaîne émiratie Sky News Arabia le 9 août, le président syrien avait affirmé que son pays n'entretiendrait pas de liens avec Ankara dans ces conditions, rejetant l'idée d'une rencontre avec son homologue turc. «L'objectif d'Erdogan en me rencontrant est de légitimer l'occupation turque en Syrie. Pourquoi devrais-je rencontrer Erdogan ? Pour boire des sodas ?», avait-il ironisé.
La normalisation syro-turque n'est pas pour demain
«L'étape la plus importante pour parvenir à la paix en Syrie est la rédaction d'une nouvelle constitution et son acceptation par le peuple [syrien]», a de son côté fait valoir Yasar Guler.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Ankara a pris fait et cause pour la rébellion sunnite syrienne. D'un appui diplomatique en accueillant les cadres de l'Armée syrienne libre (ASL) et de l'opposition civile, la Turquie est accusée par Damas d'avoir introduit des djihadistes étrangers sur le territoire syrien. Prétextant la menace de l'irrédentisme kurde, l'armée turque a lancé quatre opérations militaires dans le nord de la Syrie de 2016 à 2020.
Malgré la volonté d'Ankara de renouer avec Damas en rencontrant des officiels syriens par l'intermédiaire de Moscou, la Turquie reste présente dans le nord du pays et entretient des relations officieuses avec plusieurs groupes islamistes.