Selon les autorités taïwanaises, William Lai, candidat du parti au pouvoir à l'élection présidentielle de 2024, devait simplement «transiter» par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l'investiture du président élu Santiago Peña.
Mais ce voyage a suscité la colère de la Chine, qui considère Taïwan comme une de ses provinces et s'oppose à tout contact officiel entre Taïwan et les pays occidentaux, qui légitimerait les autorités taïwanaises et porterait atteinte à ses revendications de souveraineté sur l'île.
Pékin menace de «mesures énergiques » pour sauvegarder sa souveraineté
Lors d'un déjeuner à New York le 13 août, William Lai, aux positions indépendantistes assumées, a réaffirmé que Taïwan devait «défendre les valeurs de la démocratie et de la liberté», lors d'un discours retransmis par la chaîne taïwanaise TTV News. «Je maintiendrai [...] notre engagement à résister à l'annexion ou à l'empiètement sur notre souveraineté», a-t-il déclaré. William Lai a reçu l'investiture du Parti démocratique progressiste pour briguer la présidence en 2024 et succéder à la présidente Tsai Ing-wen, dont le second mandat s'achèvera alors.
«En ce moment critique, nous promettons à nouveau ici et maintenant que, quelle que soit l'ampleur de la menace autoritaire qui pèse sur Taïwan, nous n'aurons jamais peur et nous ne reculerons jamais», a assuré William Lai devant un public comprenant des représentants de l'Institut américain à Taïwan qui, de facto, fait office d'ambassade des Etats-Unis sur l'île.
La Chine avait indiqué plus tôt dans la journée suivre de près la visite du «fauteur de troubles» et s'était engagée à prendre «des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale».
Le bureau des Affaires taïwanaises de Pékin l'a aussi accusé de «continuer de défendre obstinément l'idée de l'indépendance de Taïwan dans le but de gagner des voix» et de «se rendre aux Etats-Unis pour trahir Taïwan pour son propre intérêt personnel égoïste».
Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées en 2016 avec l'arrivée à la présidence de l'indépendantiste Tsai Ing-wen.