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Niger : la Cédéao reporte une réunion clé, les habitants de Niamey manifestent

Les pays d'Afrique de l'Ouest ont reporté une réunion clé prévue le 12 août sur le déploiement d'une force pour rétablir le président Bazoum, alors qu’une manifestation en faveur des militaires au pouvoir a réuni des milliers de partisans à Niamey.

La réunion de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), initialement prévue le 12 août à Accra, a été repoussée sine die pour «des raisons techniques», selon des sources militaires régionales. Les chefs d'état-major de l'organisation devaient faire part à leurs dirigeants «des meilleures options» pour donner suite à leur décision d'activer et de déployer sa «force en attente», deux jours après un sommet de la Cédéao à Abuja, qui a autorisé une possible intervention militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.

Le calendrier et les modalités d'une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n'ont pas été dévoilés, mais selon le président ivoirien Alassane Ouattara le 11 août, dont le pays contribuera à cette force, elle devrait pouvoir intervenir «dans les plus brefs délais».

«L’option militaire envisagée sérieusement par la Cédéao n’est pas une guerre contre le Niger et son peuple, mais une opération de police contre le preneur d’otages et ses complices», a réagi le 12 août le ministre des Affaires étrangères nigérien, Hassoumi Massaoudou, sur X (ex-Twitter).

A Abuja, la Cédéao a toutefois réaffirmé son espoir d'une résolution par la voie diplomatique : le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de l'organisation, a dit espérer «parvenir à une résolution pacifique», un recours à la force n'étant envisagé qu'en «dernier ressort».

Manifestation devant la base française à Niamey

Parallèlement, un rassemblement près de la base française à Niamey a réuni le 11 août des milliers de partisans des militaires ayant pris le pouvoir. «A bas la France, à bas la Cédéao», ont scandé les manifestants dans le calme. Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires au pouvoir, en particulier à leur chef, le général Abdourahamane Tiani.

Les militaires nigériens ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l'accusant d'être à l'origine de la décision de la Cédéao. La France, alliée du Niger avant le coup d'Etat et soutien indéfectible du président renversé, y compte quelque 1 500 hommes engagés avec l'armée nigérienne dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel.