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Niger : la Cédéao décide de déployer sa «force en attente», mais espère encore une issue pacifique

Les dirigeants de la Cédéao ont ordonné le 10 août le déploiement de la «force en attente» de l'organisation régionale pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d'un sommet à Abuja.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a ordonné «le déploiement de la force en attente de la Cédéao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger», a déclaré le 10 août le président de la Commission de la Cédéao, Omar Touray, à l'issue d'un sommet extraordinaire sur le Niger.

Il n'est pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger. Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cédéao, a affirmé avant la lecture des résolutions qu'il espérait «parvenir à une résolution pacifique», ajoutant : «Tout n'est pas perdu.»

La Cédéao est déjà intervenue pour protéger des gouvernements menacés

«Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place», a-t-il ajouté. 

Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet «que la Cédéao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau» lorsque l'ordre constitutionnel était menacé. «Aujourd'hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cédéao ne peut l'accepter», a-t-il assuré. 

«Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (...) Mais ils gardent le président Bazoum en otage», a-t-il poursuivi. 

Dans la nuit du 9 au 10 août, le général Abdourahamane Tiani a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement de 21 membres au Niger, juste avant le sommet crucial des pays ouest-africains à Abuja. Ce gouvernement marque l'assise du pouvoir militaire depuis qu'il a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum, et apparaît comme un signe de défiance à l'égard des dirigeants de la Cédéao.