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Accord céréalier : «Ce n’est pas aux Américains d’assurer une quelconque sécurité», estime Peskov

Washington ferait mieux de s’assurer de la mise en œuvre des clauses concernant la Russie plutôt que de la sécurité des cargos russes si les Etats-Unis veulent le retour de la Russie dans l'accord céréalier, a fait valoir Dmitri Peskov.

«Ce n’est pas aux Américains d’assurer une quelconque sécurité», a déclaré ce 4 août Dmitri Peskov, balayant les propos du Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

La veille, ce dernier avait affirmé que les Etats-Unis feraient «tout ce qui est nécessaire» pour permettre à la Russie de poursuivre ses exportations de céréales si elle acceptait de revenir dans l’Initiative de la mer Noire. «Nous continuerons certainement à faire tout ce qui est nécessaire pour que chacun puisse exporter sa nourriture librement et en toute sécurité, y compris la Russie», avait déclaré Antony Blinken le 3 août.

Mais pour le Kremlin, Washington doit d'abord assurer l'application des clauses non respectées : «Les Américains doivent, s’ils le veulent, contribuer à la mise en œuvre de la partie russe de l’accord», a réitéré Dmitri Peskov, avant d’insister : «[La sécurité] était garantie dans le cadre de l’accord céréalier sans les Américains.»

«Loin d’émettre des promesses auxquelles ils réfléchiront, il faut qu’ils les remplissent», a poursuivi le porte-parole de la présidence russe. «Une fois ceci fait, le deal sera relancé dans l’immédiat. Cela a déjà été dit à maintes reprises, y compris par le président Poutine», a-t-il encore déclaré.

Moscou reviendra dans l'accord dès lors que ses conditions seront respectées, réaffirme le Kremlin

Mi-juillet, Moscou n’a pas accepté de continuer à proroger les accords conclus à l’été 2022, permettant à l’Ukraine de poursuivre l’exportation de ses denrées alimentaires à travers la mer Noire. Depuis des mois, les autorités russes mettaient en garde contre leur possible refus de proroger ces accords, estimant que les clauses les concernant n’étaient pas appliquées.

Dans le cadre de ce «deal» passé sous l’égide de l’ONU, la Russie réclame la levée des sanctions occidentales sur ses exportations d’engrais et de produits alimentaires, la reconnexion au système Swift de Rosselkhozbank – une banque publique d'investissement dans le secteur agricole –, la reprise des livraisons de matériel agricole et de pièces détachées ainsi que du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa, composant chimique essentiel de l'engrais minéral.

L’absence «totale de progrès» dans la mise en œuvre de ces conditions a fait «perdre son sens» à l’Initiative de la mer Noire, a souligné Vladimir Poutine le 2 août auprès de son homologue turc. Lors de cet échange, le président russe a réitéré la volonté de son pays de revenir dans l'accord céréalier dès lors que les conditions russes seraient remplies.