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«Il serait bien que Kiev commence à être reconnaissant» : les céréales d'Ukraine irritent Varsovie

La Pologne a convoqué le 1er août l'ambassadeur d'Ukraine en réaction à une démarche similaire de Kiev. Un responsable polonais a en effet remis en cause les importations de céréales ukrainiennes, source de discorde entre ces deux pays alliés.

Dans une interview le 31 juillet à la télévision publique TVP, un conseiller présidentiel polonais, Marcin Przydacz, a déclaré que Varsovie donnait la priorité à «la défense des intérêts des agriculteurs polonais» en demandant la prolongation des restrictions sur les importations de céréales ukrainiennes.

«L'Ukraine a reçu beaucoup de soutien de la Pologne, il serait bien qu'elle commence à être reconnaissante du rôle que la Pologne a joué pour l'Ukraine dans les derniers mois et années», a ajouté Marcin Przydacz.

Kiev a réagi en convoquant le 1er août à son ministère des Affaires étrangères l'ambassadeur de Pologne. «Les déclarations sur la prétendue ingratitude des Ukrainiens pour l'aide reçue de la République de Pologne ne reflètent pas la réalité et sont donc inacceptables», indique un communiqué ukrainien.

Les agriculteurs polonais inquiets de l'exportation de céréales d'Ukraine

La Pologne a ensuite répliqué en convoquant l'ambassadeur ukrainien Vasyl Zvarych au ministère des Affaires étrangères à Varsovie. Ce dernier a précisé dans un communiqué que la convocation était due à «des déclarations de représentants des autorités ukrainiennes».

Varsovie est l'un des alliés les plus dévoués de Kiev depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, plaidant pour une augmentation de l'aide militaire au pays ravagé par la guerre.

Mais des tensions sont apparues entre les deux voisins, car la Pologne s'oppose aux importations de céréales ukrainiennes qui risquent de fausser le marché par leur prix inférieur, qui ont provoqué des manifestations d'agriculteurs polonais.

La Commission européenne avait autorisé fin avril cinq Etats membres voisins de l'Ukraine (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu'ils n'empêchent pas le transit vers d'autres pays.

Destinées à amortir l'impact sur les marchés locaux de l'afflux massif des produits agricoles ukrainiens, ces restrictions temporaires doivent prendre fin mi-septembre, mais les cinq Etats ont réclamé la semaine dernière leur prolongation jusqu'à la fin de l'année. 

Le gouvernement polonais a exhorté l'Union européenne à étendre le moratoire sur les importations de céréales ukrainiennes, menaçant dans le cas contraire de le maintenir unilatéralement. Une éventualité jugée «inacceptable» par Kiev.